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Consommation durable: des certifications à réformer

03
mai
2018

(AFP) – De nombreuses certifications environnementales, de qualité inégale, sont sources de confusion, au point de « faire obstacle à un mode de consommation vraiment durable », estime la fondation Changing Markets dans un rapport publié jeudi.

Beaucoup de ces systèmes de « certification volontaire », qui offrent aux entreprises la possibilité d’obtenir un sceau de durabilité, manquent de transparence et devraient être remaniés, juge l’organisation britannique, qui a étudié trois secteurs à fort impact environnemental, la pêche, l’huile de palme et le textile.

Certains « s’efforcent tellement d’obtenir l’adhésion d’une majorité d’acteurs des secteurs concernés ou de répondre à la demande croissante en produits certifiés, qu’ils sont contraints de baisser leurs standards en matière de durabilité », ce qui complique le choix des consommateurs, l’action des ONG et des scientifiques, s’alarme le rapport intitulé « la fausse promesse de la certification ».

Celui-ci critique notamment deux des principales certifications de pêcheries, MSC et FOS.

« McDonald’s a pu contrer les critiques quant à la durabilité du hoki vendu dans ses restaurants en arguant qu’il s’agit de poisson certifié MSC, et ce en dépit des nombreuses objections contre cette certification liées au fait que cette pêche présente un fort taux de rejets et a recours au chalutage », note Changing Markets.

Sous le feu répété de critiques d’ONG, le MSC a annoncé fin janvier un programme de réforme pour renforcer son modèle et ses standards.

Concernant l’huile de palme, les initiatives se sont multipliées, qui n’ont « réduit ni la déforestation ni la perte de biodiversité ».

« La plupart des systèmes de certification ont créé plusieurs modules différents, adaptés aux exigences des entreprises », regrette aussi Changing Markets. Ainsi le label jugé le plus fiable, celui de la RSPO (Table ronde pour une huile de palme durable), a établi en parallèle le RSPO-NEXT, plus exigeant.

Selon l’alliance française pour l’huile de palme durable, les critères de certification RSPO doivent être révisés en 2018.

Côté industries textiles, les initiatives sont nombreuses mais il n’y a pas de système global couvrant toute la chaîne d’approvisionnement, même si l’Ecolabel européen s’en rapproche, note le rapport.

Pour regagner la confiance, les systèmes de certification doivent se montrer plus « sélectifs quant à leurs membres, en conditionnant l’adhésion au respect d’exigences élevées », « au lieu de développer différents modules assortis d’exigences variées », insiste la Fondation.

Aux consommateurs de « ne pas se reposer sur les seuls labels », mais de regarder le comportement global des entreprises, ou la situation des espèces marines, ajoutent les auteurs.

Le nombre de labels environnementaux a connu une forte croissance ces dernières années, répondant à l’intérêt des consommateurs (plus de 460 labels dans 25 secteurs, selon l’index ecolabel, annuaire mondial des labels écologiques).

(Crédits photo : LiudmylaSupynska / Istock.com )

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