La facture d'eau a gonflé de 10,7% en dix ans
(AFP) – Le prix de l’eau a augmenté de 10,7% en moyenne depuis dix ans, avec cependant des écarts de facture allant du simple au quintuple d’une ville à l’autre, selon 60 Millions de consommateurs, qui a étudié le cas de 130 communes.
Cette croissance moyenne dépasse le rythme de l’inflation hors tabac (8,8% depuis 2011). Selon les cas, les prix ont flambé, quand d’autres régressaient.
Aujourd’hui le prix moyen du mètre cube d’eau est de 4 euros. Mais les factures présentent de fortes disparités, allant de 1,45 euro le m3 à Antibes à 8 euros à Mamoudzou (Mayotte). Il est à 5,80 à Saint-Brieuc (+71% en dix ans), 2,67 à Bourg-en-Bresse, 3 euros à Reims ou Aix-en-Provence, 3,42 euros à Paris.
Les plus fortes hausses concernent des villes moyennes: Pau (+43%, à 4,27 euros), Annecy ou Bar-Le-Duc (+38%, à 4,13 et 4,54), Chartres (+34% à 4,96)…
La municipalité d’Antibes explique avoir renégocié en très forte baisse (-60%) son contrat avec Veolia.
Globalement, la facture d’eau est liée pour environ 40% à la distribution d’eau potable, pour 40% à l’assainissement et pour 20% à des taxes.
Ces dernières années, les coûts d’assainissement ont crû, sous l’effet de normes environnementales plus strictes, et souvent d’un retard à rattraper sur l’installation d’équipements (stations d’épuration).
Autre facteur de hausse, le relèvement de la TVA sur l’assainissement, passée de 5,5% à 7% en 2012. La TVA sur la distribution de l’eau est elle restée à 5,5%.
« On pourrait souhaiter un retour au seul taux réduit pour l’ensemble de la facture d’eau », souligne 60 Millions de consommateurs.
S’interrogeant sur l’impact sur les prix des deux modèles -régies publiques ou délégation de service public-, l’étude constate aussi que le passage en gestion publique dans plusieurs villes au cours de cette période n’a pas fait baisser les prix.
Pour ce bilan, le mensuel de l’Institut national de la consommation (INC) explique avoir sollicité préfectures, grandes villes et services de l’eau. Les données de 130 communes ont pu être exploitées, mais ces collectivités étant intégrées dans des ensembles (métropoles…), l’étude couvre « une large partie de la population française », souligne-t-il.
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