Le marché automobile européen baisse encore en octobre, mais la chute ralentit
(AFP) – Le marché automobile européen a encore reculé de 7,3% en octobre, après une chute de 23,5% en septembre, se remettant doucement de l’impact d’une nouvelle norme d’homologation qui avait poussé une grande partie des constructeurs à anticiper des ventes durant l’été.
Chez les constructeurs français, PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) a réussi à maintenir ses immatriculations (-0,7%) alors que le groupe Renault (avec Dacia, Lada, Alpine) a subi un net recul (-14,9%), d’après les chiffres de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) publiés jeudi.
Le marché automobile européen est chamboulé depuis juillet par l’entrée en vigueur d’une nouvelle procédure d’homologation des véhicules (WLTP), plus exigeante, à compter du 1er septembre. Ces tests réalisés en laboratoire, qui remplacent la procédure NEDC, mesurent la consommation de carburant mais aussi les émissions de CO2, de particules, d’oxyde d’azote (NOx) et autres produits nocifs.
Des constructeurs sont soupçonnés d’avoir accordé de gros rabais en juillet, et surtout en août, sur des véhicules qui ne pouvaient plus être commercialisés à partir de septembre, ou bien de les avoir immatriculés auprès de leurs propres concessionnaires afin de les écouler ultérieurement.
Le marché européen s’était envolé de 10,5% en juillet et de 31,2% en août, avant d’entamer une correction.
« La principale cause » de la baisse en octobre « reste l’introduction des nouveaux tests d’émissions WLTP qui a entraîné une hausse exceptionnelle des immatriculations durant l’été », a commenté l’ACEA dans un communiqué.
En octobre, 1,08 million de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l’UE, contre 1,17 l’an dernier à la même période. Parmi les cinq plus grands marchés nationaux, la baisse a été la plus forte en Italie et en Allemagne (-7,4%), suivies de l’Espagne (-6,6%). Le Royaume-Uni (-2,9%) et la France (-1,5%) ont mieux résisté.
Sur les dix premiers mois de l’année, le marché européen reste cependant en hausse de 1,6%, à 13,04 millions de véhicules. De janvier à octobre, l’Espagne progresse de 10%, devant la France (+5,7%) et l’Allemagne (+1,4%). Mais l’Italie (-3,2%) et le Royaume-Uni (-7,2%) sont en recul.
– Volkswagen repasse devant PSA –
Le groupe Volkswagen (avec Audi, Seat, Skoda, Porsche), qui avait reconnu avoir stoppé la commercialisation de certains modèles pas prêts pour l’entrée en vigueur de la norme WLTP, continue de souffrir. Ses immatriculations chutent encore de 21,5% en octobre, sur un an, après -48% en septembre. Les labels haut de gamme Audi (-53,9%) et Porsche (-64,1%) plongent davantage que les marques Volkswagen (-14,8) et Seat (-13,7%), alors que Skoda se maintient (-0,1%).
Avec 20,8% de part de marché, le groupe allemand récupère cependant sa première place historique en Europe, en repassant devant son rival PSA (à 17,4%) qui lui avait exceptionnellement ravi sa couronne le mois dernier grâce à une gamme mieux préparée au durcissement des tests d’homologation.
Au sein du groupe français, Citroën (+4,2%) et Peugeot (+2,2%) réussissent à progresser, à l’inverse d’Opel/Vauxhall (-6,7%) et DS (-11,4%).
Le groupe Renault est plombé par la marque au losange (-23,9%) mais limite les dégâts grâce à sa filiale à bas coûts Dacia (+8,1%). Avec 9,7% du marché de l’UE, le constructeur français maintient tout de même sa troisième place au mois d’octobre.
Les autres concurrents connaissent des fortunes diverses.
Le « premium » allemand s’en tire bien. Les immatriculations de BMW (avec Mini) progressent de 14,5%, faisant mieux que Daimler (Mercedes, Smart) dont les livraisons augmentent de 7,5%.
Leurs concurrents Volvo (+9,6%) et Jaguar Land Rover (+13,3%) progressent aussi, dans des volumes toutefois nettement inférieurs.
Fiat Chrysler (FCA) a connu un mois d’octobre difficile (-13,6%) et écoulé moins de voitures que Ford (-0,7%).
Enfin, le groupe Toyota (+5,9%) continue de profiter de l’attractivité de sa gamme hybride essence-électrique, dans un contexte de déclin du diesel, creusant l’écart avec son rival japonais Nissan (-28,8%).
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