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Le point relais, moins cher, plus pratique et écologique

25
nov
2021

(AFP) – Du « Black Friday » à Noël, les commerçants qui ont fait le choix de devenir des points de retrait pour les colis se préparent à être particulièrement sollicités, alors que ce mode de livraison est souvent plébiscité pour être moins cher, plus pratique et plus écologique.

Les premiers ont vu le jour en France avec l’avènement de la vente par correspondance dans les années 1980. Aujourd’hui, du buraliste à la station-service, du fleuriste au libraire, de l’atelier de mécanique au caviste, environ 20.000 commerces rendent ce service auprès de nombreux opérateurs: La Poste, Mondial Relay, Relais Colis, UPS, DPD…

Les Français préfèrent la livraison à domicile – plus de 8 acheteurs sur 10 selon les chiffres en 2020 de la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad) – mais 64% ont néanmoins recours aux points relais.

« Qui dit retour du télétravail dit retour de la praticité de la livraison en relais! », note le PDG de Relais Colis Jean-Sébastien Leridon, alors que la crise sanitaire a ancré les pratiques de ventes en ligne. Le groupe est passé de 5.000 à 6.000 points en un an et vise les 8.000 « d’ici 2023 ».

Croissance aussi chez son concurrent Mondial Relay, qui compte 11.500 points relais et espère en avoir 1.500 de plus l’an prochain, selon le directeur commercial Quentin Benault.

La livraison en point relais est appréciée « notamment par les citadins actifs, qui n’ont pas de gardien et qui ne peuvent ou ne souhaitent pas se faire livrer sur leur lieu de travail », souligne Mathieu Erly, de Colis Consult, un cabinet de conseil et de courtage en transport. C’est aussi « globalement un moyen efficace et plus fiable que la livraison à domicile » en cas d’absence du destinataire.

Autre avantage dans un contexte de recherche du moindre impact environnemental: la livraison groupée en point relais « permet d’éviter d’avoir un grand nombre de camions sur la route », en plus d’être « une solution qui se veut moins chère pour l’ensemble de la chaîne », argue Quentin Benault.

Avec des limites toutefois: l’aspect peu pratique pour les gros colis, le problème de gestion et de stockage en cas de grande affluence, la nécessité parfois de prendre sa voiture pour récupérer son colis…

« Je déteste aller dans les points relais. On se fait tout livrer à domicile, aller au point relais c’est plus cher car ils ne sont jamais sur ma route », confie ainsi Nathalie Duffort, 59 ans et habitante d’un hameau du Tarn.

– Embauches et attractivité –

Dans l’est de Paris, dans le quartier Parmentier, Albert tient un atelier de mécanique… où de nombreux espaces de rangement sont désormais pris par des cartons. Il s’est lancé comme point relais pendant la crise sanitaire, ce qui lui a permis « de ne pas licencier du monde », explique-t-il à l’AFP. Très sollicité – il reçoit plusieurs milliers de colis par mois – il a même embauché une personne supplémentaire.

Historiquement, le point relais était assez rural, lorsqu’il s’agissait de livrer des articles de mode dans les campagnes. « Notre barycentre s’est plutôt rééquilibré sur les grandes villes », précise Jean-Sébastien Leridon.

Mais pour Mondial Relay, autre poids lourd du secteur, le besoin de développement persiste aussi en zone rurale. « On est sollicité par exemple par un maire qui voulait absolument remettre un point relais dans sa ville pour générer un peu d’activité et d’attractivité », rapporte Quentin Benault.

Pour les commerçants, cela permet d’attirer un nouveau flux de clients. Les buralistes ont ainsi très vite adopté l’activité: 6.000 la pratiquent, sur 24.000 selon leur fédération, et ont souvent engagé des travaux pour s’adapter.

« C’est un élément de croissance en termes de captation clients », explique Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes. « Cela draine une nouvelle clientèle dans notre réseau, qui ne vient pas spécialement pour du tabac et qui, bien souvent, ne fréquentait pas nos établissements ».

Dans la plupart des cas, la rémunération de quelques dizaines de centimes par colis ne permet pas de générer un véritable revenu complémentaire, sauf à gérer des volumes très importants.

En revanche, selon Jean-Sébastien Leridon, des études ont montré qu’entre 20 et 30% des clients récupérant un colis se mettaient à fréquenter le commerce point relais.

Pour Mondial Relay, la livraison en point relais ou en consigne 24h/24 a de beaux jours devant elle: « parce qu’on n’arrivera pas à livrer tous les millions, milliards de colis à domicile si l’e-commerce continue de croître comme il croît en ce moment », pronostique Quentin Benault.

(Crédits photo : Georgijevic / Getty Images )

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