Les producteurs antillais lancent une « banane équitable »
(AFP) – Les producteurs de bananes de Guadeloupe et Martinique ont annoncé mardi, au salon de l’Agriculture, le lancement en mai d’une marque de banane équitable, qui garantit un revenu aux petits producteurs.
En 2015, l’Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN), qui réunit 600 producteurs des deux îles, avait déjà lancé la marque « banane française ». En plus de surfer sur la mode du patriotisme économique, la présentation de ces bananes vendues par trois à six fruits entourés d’un bandeau bleu-blanc-rouge permet d’améliorer la tenue des étals dans les supermarchés.
« Le concept a fonctionné », raconte le directeur général de l’UGPBAN Philippe Ruelle, aussi « nous tentons une nouvelle segmentation, associée à un accompagnement des petits producteurs », qui produisent moins de 500 tonnes de banane par an.
Ces exploitations familiales qui font moins de 5 hectares en moyenne, représentent plus des deux tiers des adhérents de l’UGPBAN.
Cette nouvelle appellation permettra de vendre 5 centimes d’euros plus cher chaque banane, soit 50 centimes au lieu de 45 avec la « banane française », et ainsi d’assurer un prix fixe au producteur à l’année. La contractualisation sera au minimum de 3 ans, pour sécuriser ceux qui tenteront l’aventure, selon l’union de producteurs.
S’y ajoutera une prime annuelle dont les agriculteurs décideront de l’affectation: avancée vers les objectifs d’agro-écologie, achat de matériel en commun…
« Notre but est de tirer les petits producteurs par le haut », explique M. Ruelle.
Avec 40 producteurs travaillant pour la marque, la « banane française » représente environ 40.000 tonnes de banane sur les 270.000 produites dans les Antilles françaises. L’ambition de l’UGPBAN est de produire d’ici deux ans 10.000 tonnes de « banane équitable ».
La marque sera disponible à partir de mai, date à laquelle les Antilles ont prévu d’expédier leur première production après le cyclone Maria qui a détruit, en septembre 2017, 85% à 90% des bananeraies en Guadeloupe et 50% à 60% en Martinique.
(Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE / AFP )