Les tarifs des assurances auto et habitation attendus en légère hausse en 2019
(AFP) – Les tarifs des assurances automobile et habitation devraient une nouvelle fois augmenter l’an prochain, selon plusieurs spécialistes qui estiment toutefois que l’intense compétition entre assureurs va continuer à jouer en faveur des clients et freiner la hausse des prix.
« Les conditions tarifaires se sont légèrement durcies en 2018, du fait d’une hausse des demandes d’indemnisations liées à la météo et de la hausse des prix à la consommation », relève dans une récente note l’agence de notation Fitch, qui attend une nouvelle hausse « modérée » des prix l’an prochain.
L’agence met néanmoins en avant le poids croissant des bancassureurs sur le marché de l’assurance-dommages en France qui devrait continuer à alimenter la concurrence – déjà rude – sur ce marché et inciter les compagnies à la modération tarifaire.
Tant pour l’automobile que pour l’habitation, « nous prévoyons une hausse moyenne de 1 à 2% des tarifs uniquement », anticipe auprès de l’AFP Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet d’étude Facts and Figures.
Ces chiffres sont toutefois à prendre avec prudence, les prix pouvant fortement varier d’une compagnie d’assurance à l’autre en fonction de leurs stratégies respectives.
– Réparation automobile plus coûteuse –
À titre d’exemple, l’assureur mutualiste niortais Maif, qui avait choisi de geler ses prix pendant plusieurs années, a annoncé à ses sociétaires une hausse de tarifs de 2,7% en moyenne dans l’automobile (hors effet bonus-malus) et de 3% en moyenne sur le logement l’an prochain.
D’autres assureurs, comme Axa ou encore Macif, n’ont pas encore dévoilé leurs intentions en la matière.
Sur le terrain de l’assurance des véhicules, le renchérissement des tarifs est tracté depuis plusieurs années par la hausse du coût de la réparation des véhicules, de l’ordre de 2,5% par an en moyenne, selon Facts and Figures.
« L’intégration de l’électronique dans les véhicules fait que maintenant les composants sont de plus en plus techniques et chers. Certains éléments, comme par exemple les pare-brise comportent aussi de l’électronique embarqué, en cas de remplacement il y a des réglages à faire, donc la main-d’oeuvre coûte également plus cher », explique M. Chartier-Kastler.
Pour autant, l’assurance-automobile constitue souvent pour les assureurs le produit d’appel par excellence, d’où une rude bataille commerciale entre assureurs sur ce terrain – renforcée ces dernières années par la montée en puissance des comparateurs sur internet, qui devrait profiter in fine aux clients.
« On constate que dès que la hausse des prix dépasse le seuil de 3 à 4%, les clients s’en vont vers la concurrence », explique M. Chartier-Kastler.
– Disparités en habitation –
La hausse du prix des carburants, qui incite les automobilistes à limiter l’utilisation de leur véhicules quand ils en ont la possibilité et qui réduit par ricochet le risque d’accidents, pourrait aussi contribuer à freiner la hausse des tarifs, estiment certains analystes consultés par l’AFP.
En ce qui concerne l’habitation, les tarifs ont nettement progressé ces dernières années pour absorber la hausse de la sinistralité liée – entre autres – aux catastrophes naturelles. L’année 2018, marquée par des inondations très coûteuses à l’automne et des phénomènes de sécheresse cet été, n’a pas fait exception à cette règle.
Ceci étant, « l’habitation est un risque devenu globalement rentable pour le marché (du fait notamment des hausses tarifaires des dernières années, NDLR) ce qui fait qu’en termes d’anticipations pour 2019, on est sur une hypothèse assez limitée de hausse des tarifs », ajoute M. Chartier-Kastler.
« Nous n’attendons pas non plus de grande évolution » en assurance-habitation, confirme auprès de l’AFP Marc-Philippe Juilliard, directeur assurance chez SP Global Ratings.
Reste que d’importantes disparités seront vraisemblablement à observer sur ce marché: les clients situés par exemple dans des zones fortement exposées aux orages et aux inondations dans le Sud de la France doivent s’attendre à devoir payer davantage pour leur assurance que ceux situés dans des zones plus abritées.
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