Loi anti-gaspi dans la restauration rapide : peu d'enseignes l'appliquent
(ETX Daily Up) – En terme d’anti-gaspi, les chaînes de restauration rapides françaises ont encore des progrès à faire. Selon un rapport de l’association No Plastic In My Sea, très peu d’établissements respectent les mesures fixées par la récente loi AGEC, qui vise à limiter la production de déchets plastiques.
Ristourne pour les clients qui viennent avec leur propre verre ou tasse, mise à disposition gratuite d’un point d’eau potable, possibilité d’apporter ses propres contenants… Depuis l’application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) en février 2020, les entreprises de restauration rapide sont soumises à plusieurs pratiques visant à limiter l’utilisation d’emballages ou d’objets à usage unique.
Or, peu d’enseignes françaises respectent ce nouveau dispositif, estime un rapport de l’association No Plastic In My Sea publié ce mercredi 17 novembre, en amont de la Semaine européenne de réduction des déchets. « L’expansion de la vente à emporter est massive : en France, ce secteur représente 48.800 ventes en 2021 et 287 enseignes proposées en franchise », rappelle l’association qui se base sur les données d’une étude réalisée par le cabinet CHD Expert.
Pour réaliser son enquête, No Plastic In My Sea a démarché 42 chaînes de restauration rapide… mais seulement six d’entre elles ont accepté de répondre à leurs questions. « Un faible taux de réponse révélateur d’une faible application de la loi ? », commente l’association. Si certains de ces établissements disent jouer le jeu et appliquer (du moins en partie) la loi, d’autres ont expliqué que servir les clients dans leurs propres contenants est compliqué à mettre en place « pour des raisons d’hygiène ».
Seuls 30% des établissements visités acceptent les contenants des clients
Pour étoffer leurs recherches, l’association a réalisé une étude de terrain complémentaire dans 102 établissements de restauration rapide en France. Bilan des courses : seules 5 enseignes (Starbucks, Prêt à Manger, Pomme de Pain, Exki et Le Pain Quotidien) appliquent la mesure de la loi AGEC qui autorise les clients à se faire servir leur boisson dans leurs propres récipients, avec des réductions financières comprises entre 5 centimes et 50 centimes. Pour ce qui est de la nourriture, seuls 30% des restaurants visités proposaient de se faire servir dans des contenants apportés par les clients, « souvent pour une partie limitée des plats ».
Quant à la mention de l’eau potable gratuite (qui selon la loi AGEC doit être affichée de manière visible dans l’établissement et les menus), cette information est la plupart du temps passée sous silence, estime l’enquête. Cette dernière mesure est pourtant importante puisqu’elle permet de limiter le recours à la bouteille d’eau en plastique, premier déchet qui pollue les rivières, les mers et les océans. Selon un rapport 2019 dévoilé par les ONG Earthwatch Europe et Plastic Oceans UK, neuf milliards de litres d’eau en bouteille sont consommés chaque année dans l’Hexagone.
« Les process et la digitalisation poussent à la consommation et ne respectent pas l’information du consommateur et son droit à un mode de consommation plus responsable », conclut l’enquête de No Plastic In My Sea.
Pour aider les consommateurs à mieux connaître leurs droits, l’association publie sur son site le nom des enseignes qui respectent les mesures fixées par la loi AGEC (cette liste sera régulièrement mise à jour).
(Crédits photo : klebercordeiro / Getty Images )