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Ne jetez plus les coquilles des noix de st-Jacques, elles se recyclent et améliorent notre quotidien !

01
oct
2020

(ETX Studio) – La pêche à la coquille st-Jacques démarre le 5 octobre dans la baie de Saint-Brieuc, en Bretagne. Et si lors de cette nouvelle saison, vous appreniez à valoriser les coquilles que vous aurez mangées ? Car le mollusque a bel et bien une deuxième vie comme nouveau matériau de construction pour la ville de demain, mais aussi pour notre propre jardin, grâce entre autres à son taux élevé en carbonate de calcium. 

La chasse à la coquille st-Jacques est ouverte ! Jusqu’au 14 mai prochain, les pêcheurs à pied ont le droit de ramasser jusqu’à 30 coquilles par jour et par personne, dans les stations du réseau Sensation Bretagne. Les chanceux qui mettront la main sur ces joyaux iodés auront tort de jeter les coquilles après avoir transformé les noix en délicieux carpaccios. Car riche en calcaire, la carapace de ces mollusques se recycle et nombre de solutions sont mises à votre disposition pour vous engager à rapporter les coquilles auprès des déchetteries. Renseignez-vous auprès du poissonnier de votre marché ou de votre mairie. 

Des coquilles recyclées pour la ville du futur

Les coquilles recyclées pourraient en effet constituer la ville de demain. On peut les utiliser comme nouveaux composants… de nos trottoirs. L’été dernier, à Nice, la métropole a testé une technologie développée par l’Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction de Caen, reposant sur le principe d’un dallage drainant. En période de fortes chaleurs, cette composition, dont le développement a nécessité trois années de mise au point, a l’avantage de rafraîchir l’air quasi instantanément si l’on humidifie le trottoir. Nissa la Bella s’en est servie précisément pour l’aménagement de son tramway. Mais, ces écopavés peuvent tout à fait être utilisés pour construire des parkings ou une rue piétonne. En 2014 déjà, les recherches de ces ingénieurs avaient porté leurs fruits dans l’espace urbain puisque les coquilles st-Jacques concassées et broyées avant d’être incorporées au béton avaient permis de remplacer de vulgaires granulats en provenance de carrières. 

Un nouveau matériau de construction

Et c’est loin d’être l’unique initiative prouvant que les coquilles st-Jacques n’ont pas pour vocation de finir aux ordures ménagères (ou dans le fond de l’océan !). La coquille est riche à 95% en carbonate de calcium, et c’est là tout son intérêt. Des scientifiques de la Royal Belgian Institute of Natural Sciences ont découvert que l’on pouvait tout à fait utiliser ces déchets pour fabriquer du ciment, dans lequel on retrouve déjà aujourd’hui ce composant naturel. Dans le secteur du bâtiment, le carbonate de calcium a fait ses preuves pour améliorer la stabilité du béton, la pompabilité mais aussi la qualité des parements. 

En Grande-Bretagne aussi, le sujet est sur la table. L’entreprise Shell Recycling ambitionne de valoriser 4.000 tonnes de coquillages pour proposer à l’industrie une matière première plus respectueuse de l’environnement. Celle-ci la reçoit par exemple sous forme de sable grossier pour la construction de chemins, pour décorer les trottoirs ou fabriquer toutes sortes de meubles.

Les recherches ont même été menées à Hokkaïdo, l’île la plus septentrionale de l’archipel nippon, où quelque 200.000 de coquilles st-Jacques sont rejetées chaque année. En 2003, les Japonais ont découvert que recycler les coquilles avait des bénéfices pour la santé humaine. Car la matière première obtenue à partir du broyage de la carapace de ces mollusques avait des vertus antibactériennes et pouvait même repousser les insectes. Il suffit donc de l’agglomérer à un matériau en céramique pour obtenir un produit sans composé chimique. Au début des années 2000, l’entreprise japonaise Chafwall avait eu l’idée de réduire en poudre les coquilles de la St-Jacques pour fabriquer de la peinture ou même des matériaux isolants. Non seulement le matériau a démontré de bonnes capacités d’isolation thermique mais il absorbe aussi les mauvaises odeurs. 

Des coquilles recyclées même pour le jardin

Enfin, il existe une dernière raison de ne pas jeter les coquilles des noix de St-Jacques. Et elle va vous permettre d’avoir la main verte. Leur calcaire constitue en effet un formidable engrais. D’où l’intérêt de les transformer en compost (oui, c’est tout à fait possible !) ! Les coquilles peuvent permettre d’améliorer l’acidité d’un sol. Mieux, la coquille st-Jacques émettrait même des ondes positives qui permettraient à des végétaux plantés juste à côté de garder la forme. Certains jardiniers défendent ce concept intitulé électroculture, consistant à placer une coquille face bombée sur la terre tout près de la plante que l’on souhaite dynamiser. Et cela fonctionnerait aussi bien pour des plantes d’intérieur que dans un potager. A bon entendeur… 

(Crédits photo : anyamuse / Shutterstock )


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