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Phobie des tempêtes chez les chiens et les chats : comment les aider à gérer leur stress ?

27
oct
2020

(ETX Studio) – Votre chien ou votre chat tremble comme une feuille et détale en courant dans votre appartement au premier coup de tonnerre ? Peut-être est-il atteint de la phobie des tempêtes. Loin d’être anodin, ce trouble peut parfois se manifester par des réactions spectaculaires, pas toujours évidentes à gérer pour leur(s) ami(s) humain(s). Muriel Marion, vétérinaire à Marseille et spécialiste en médecine comportementale, explique la marche à suivre pour rassurer son compagnon à quatre pattes. 

Tempête Alex, tempête Barbara… Ces dernières semaines, les intempéries d’amplitude spectaculaire se sont enchaînées avec des dégâts humains, psychologiques et matériaux importants. Mais si la violence causée par certaines intempéries peut s’avérer traumatisante pour nous, elle l’est tout autant pour nos animaux domestiques. Certaines espèces, notamment les chiens et les chats, peuvent en effet s’y montrer très sensibles et parfois flairer l’arrivée d’une tempête ou d’un orage bien avant nous, explique à ETX Studio, la vétérinaire Muriel Marion. 

Comment se manifestent les phobies des tempêtes chez les chiens et les chats ? 

Elles peuvent se traduire de plusieurs manières, mais sont généralement caractérisées par une réaction intense de l’animal. Il y a ceux qui vont courir se réfugier au fond de la baignoire ou dans l’endroit le plus reculé de la maison. Même un trou de souris leur conviendrait.

Et il y a ceux qui vont adopter une attitude allant à l’encontre de leur sécurité, comme le fait de sauter par la fenêtre. Ces réactions sont souvent « spectaculaires », surtout si l’animal est grand. On m’a par exemple rapporté le cas d’un boxer, qui s’est élancé à travers un mur en plâtre et l’a détruit par la force de sa mâchoire. Il arrive aussi que les animaux s’arrachent les ongles à force de griffer les portes ou de « creuser » à un endroit précis, car ils n’ont qu’une chose en tête : s’échapper. 

Mais il n’y a pas que les tempêtes qui les effraient : une condition météorologique plus « banale » telle qu’un orage peut provoquer un stress de même intensité.

D’où viennent ces phobies ? 

Elles sont très souvent liées aux conditions précoces d’élevage et au début de vie de ces animaux : en particulier au cours de la période clé pour les carnivores, située entre trois et douze semaines. Si ce type de stimuli a été rencontré par un chiot ou un chaton mais que sa mère était présente pour le rassurer, l’animal va garder cette information dans son « référentiel sensoriel ». Donc, s’il est de nouveau confronté à une tempête ou un orage, il saura gérer la situation sans trop d’anxiété, même si sa mère n’est plus là pour le protéger. 

En revanche, si l’animal assimile une intempérie à une période de séparation avec sa mère ou à une expérience traumatisante, il va faire ce qu’on appelle une « habituation », c’est-à-dire que cela va créer une expérience précoce négative, source de traumatisme. 

Quelles solutions pour les aider à gérer au mieux cette anxiété ? 

Quand la phobie est très spécifique, on peut traiter ponctuellement, en se calant sur les rythmes des saisons. Par exemple en restant à la maison avec son chien un soir d’été, parce qu’un orage est prévu et qu’on sait qu’il sera effrayé.

Le problème, c’est que ces intempéries interviennent désormais tout au long de l’année. Les gens sont donc de plus en plus en demande de traitements de fond pour leur animal. On peut par exemple opter pour la phytothérapie ou des compléments alimentaires, ajustées à des séances de thérapies.  

En quoi consistent ces séances de thérapie ? 

Il s’agit d’exercices pendant lesquels on expose progressivement l’animal à l’objet de sa peur, tout en lui proposant d’autres stimulations, de manière à ce qu’il ne se focalise pas uniquement sur son anxiété.

Si par exemple le chien a peur des volets qui claquent, on ne va surtout pas se contenter de l’exposer au bruit en l’attachant à un poteau en attendant que sa peur passe, ce qui risquerait d’aggraver son traumatisme. À la place, on va plutôt associer une expérience agréable à ce stimulus, afin qu’il apprenne à l’intégrer sans le percevoir comme une menace et que cela puisse devenir, avec le temps, un simple « bruit de fond ». 

(Crédits photo : Jess Wealleans / IStock.com )

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