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Renault dévoile sa nouvelle Clio, produit clé pour l’après-Ghosn

04
mar
2019

(AFP) – Renault a dévoilé mardi à Genève la cinquième génération de sa citadine Clio, meilleure vente mondiale de la marque au losange et premier lancement crucial depuis la démission de son ancien patron, Carlos Ghosn.

Le droit à l’erreur est interdit sur ce modèle pour le nouveau patron de Renault, Thierry Bolloré, qui a succédé fin janvier à M. Ghosn, incarcéré au Japon pour des malversations présumées.

La Clio, c’est le « best-seller » de la marque, avec environ 450.000 unités écoulées l’an dernier, soit près d’une Renault immatriculée sur cinq dans le monde. C’est aussi la voiture la plus vendue en France, et la deuxième en Europe derrière la Golf de Volkswagen.

« Quand on lance un nouveau modèle sur ces voitures star, c’est toujours un enjeu hyperstratégique », souligne Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem de l’automobile.

Chez Renault, on le reconnait aisément. D’autant que ce marché est très concurrentiel. Le rival Peugeot présente d’ailleurs à Genève sa citadine 208, qui sera déclinée pour la première fois en version électrique.

Pour mettre toutes les chances de son côté, Renault a joué sur la continuité en matière de design, avec une simple évolution de la ligne précédente, tout en accumulant les nouveautés technologiques: services connectés, aides à la conduite inédites sur ce niveau de gamme et arrivée d’une version hybride en 2020.

Une nouvelle génération de véhicule, « c’est une alchimie complexe, il faut à la fois que le renouvellement soit réel, pour ne pas donner le sentiment d’être dans une simple opération de marketing, et, en même temps, il ne faut pas être trop dans la rupture car il ne faut pas déboussoler les clients fidèles », estime M. Neuvy.

En Europe, Renault se trouve dans une position délicate. Le troisième constructeur européen, derrière Volkswagen et PSA, est très dépendant des petits véhicules car ses lancements dans les catégories supérieures n’ont pas eu le succès espéré.

Concurrencé sur les premiers prix par Dacia, sa filiale roumaine en plein essor, Renault doit impérativement monter en gamme pour se différencier. Le slogan d’origine de la Clio, « elle a tout d’une grande », devra plus que jamais se vérifier.

Renault promet un bond en avant sur la qualité perçue, les matériaux et les finitions, critères sur lesquels la marque a souvent été critiquée. Sur un parcours urbain, la version hybride doit permettre une consommation et des émissions de CO2 réduites de 40% par rapport à une motorisation essence équivalente.

Des fonctions d’assistance à la conduite comme le maintien dans la voie, l’alerte de distances et le freinage automatique font leur apparition pour la première fois sur un véhicule de ce segment, assure Renault.

– Fabriquée en Turquie –

« On ne donne aucun objectif, mais quand on renouvelle son best seller et qu’on fait autant d’améliorations… Evidemment on va vendre plus et on veut surtout rester leader du segment en Europe », a déclaré à l’AFP le directeur commercial, Olivier Murguet.

Les différentes générations du modèle se sont écoulées à 15 millions d’exemplaires depuis 1990.

C’est la plus vendue des petites citadines du segment B en Europe, d’après les chiffres de Jato Dynamics. « La France est de loin le plus gros marché européen pour ce type de véhicules et Renault est leader en France », souligne Felipe Munoz, analyste automobile pour Jato Dynamics.

Pourtant, le succès profite peu aux usines d’assemblage françaises. La Clio 5, dont le lancement commercial est prévu pour l’été, sera assemblée principalement dans l’usine de Bursa en Turquie et, dans une moindre mesure, à Novo Mesto en Slovénie. Et « si nécessaire à Flins », en région parisienne, indique-t-on chez Renault.

Seule une petite partie des volumes de la Clio 4 était encore produite à Flins, un site qui assemble aussi des citadines Micra pour le compte du partenaire Nissan et des Zoe électriques.

« La structure de coûts est essentielle pour être rentable sur les citadines », explique M. Neuvy.

Pour faire des économies, Renault compte aussi sur les partages de composants avec Nissan et Mitsubishi. A eux trois, ils ont vendu l’an passé 10,8 millions de voitures, formant le premier ensemble automobile mondial devant Volkswagen et Toyota.

(Crédits photo : Courtesy of Renault Nouvelle Renault Clio V)

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