« Tenue républicaine » à l’école : les personnes les plus réfractaires au « No-Bra » sont… les femmes
(ETX Studio) – Un nouveau sondage Ifop révèle que les Français n’ont pas tous la même conception de ce que doit être la fameuse « tenue républicaine », évoquée par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer à la suite des mouvements des élèves revendiquant le droit de venir à l’école en jupe, en décolleté ou en crop top. Un sur deux se prononce en faveur de l’interdiction du non-port du soutien-gorge à l’école… dont 73% de femmes adultes.
Depuis les mouvements #BordaNombrilChallenge, #lundi14septembre ou encore #balancetonbahut, initiés par les collégiennes et les lycéennes à travers toute la France pour mettre fin au sexisme vis-à-vis de leur tenue vestimentaire, la question des vêtements à l’école est au cœur de l’actualité.
Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a d’ailleurs sommé les écoliers de France à venir en « tenue républicaine » : comprendre par là « tenue correcte exigée ». Alors que le code d’Éducation ne stipule nulle part en quoi consiste précisément cette tenue républicaine, un sondage Ifop a creusé la question pour connaître l’opinion des Français.
Selon cette enquête publiée ce vendredi dans le magazine Marianne, les Français ne semblent pas adhérer à la pratique du « No-Bra » (non-port du soutien-gorge), dès lors qu’il s’inscrit dans le cadre scolaire : 66% des sondés se disent en faveur de l’interdiction du « haut sans soutien-gorge au travers duquel la pointe des tétons est visible ».
Un point de vue toutefois fortement influencé par les générations, puisqu’il est émis à 79% par des seniors, contre 41% des jeunes de moins de 25 ans. On retrouve aussi ce principe chez les personnes de confession catholique (69%) ou musulmane (73%).
Fait plus surprenant : 73% de femmes adultes se disent contre le « No-Bra » (contre 58% chez les hommes). Un résultat surprenant quand on sait que les féministes des années 60-70 ont fait du soutien-gorge un symbole d’émancipation vestimentaire des femmes, commentent les auteurs du sondage.
Des réponses similaires ont été formulées au sujet des décolletés plongeants : 62% des Français (hommes et femmes confondus) soutiennent leur interdiction dans les lycées publics. Sexisme assumé ou simple pudeur ?
« Pour ces adultes qui comptent nombre de parents dans leurs rangs, ce mouvement semble plutôt soulever la difficulté à gérer le droit des filles à afficher leur féminité dans un cadre où ils estiment – à tort ou à raison – que l’institution scolaire ne sera pas en mesure de les protéger des agressions que leur liberté vestimentaire pourrait susciter », analyse François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop.
(Crédits photo : skynesher / IStock.com )