Un tiers des seniors hébergés en Ehpad doivent puiser dans leur épargne ou leur patrimoine (étude)
(AFP) – Un tiers des personnes âgées vivant en maison de retraite doivent puiser dans leur épargne ou vendre une partie de leur patrimoine pour payer leur hébergement, et 45% pensent qu’elles seront contraintes de le faire à l’avenir, selon une étude publiée mardi par la Drees.
En outre, 11% des seniors interrogés ont sollicité l’aide de leurs proches pour payer les frais d’hébergement, et 16% pensent qu’ils devront le faire ultérieurement, selon cette étude réalisée fin 2016 par le service statistique des ministères sociaux auprès de 3.300 pensionnaires dans plus de 60 établissements.
Ces difficultés s’expliquent par le prix élevé des maisons de retraite, dont le montant médian est de 1.850 euros par mois – c’est-à-dire que, dans la moitié des cas, le prix demandé est supérieur à cette somme. Dans les établissements privés à but lucratif, la participation financière médiane atteint même 2.420 euros par mois.
Ce prix médian, obtenu après déduction des allocations et des contributions éventuelles des « obligés alimentaires » (enfants ou petits-enfants), est nettement supérieur à la pension moyenne perçue par les retraités vivant en France, soit 1.500 euros net mensuels.
Cette difficulté financière peut devenir de plus en plus aiguë, à mesure que le séjour en Ehpad se prolonge et que l’épargne du senior se tarit.
Or « les résidents décèdent à 89 ans en moyenne, après une durée de séjour moyenne de trois ans et quatre mois », révèle une autre étude publiée également mardi par la Drees.
« Pour une majorité des résidents », l’Ehpad est « leur dernier lieu de vie » et donc « le lieu de leur décès », pointe ce document. Ainsi, en 2015, un quart des décès enregistrés sur le territoire français, soit 150.000, concernaient des personnes résidant en maison de retraite. Si l’on considère uniquement les décès de personnes âgées de plus de 75 ans, ce taux atteint même 35%.
Le gouvernement a lancé début octobre une concertation « d’ampleur inédite » sur le financement de la dépendance, avec l’objectif de proposer une loi sur cette question avant fin 2019.
D’ici à 2050, la France comptera près de 5 millions de plus de 85 ans, contre 1,5 aujourd’hui. Face à ce choc démographique, les dépenses liées à la dépendance, estimées aujourd’hui à près de 30 milliards d’euros annuels (24 milliards d’euros en dépenses publiques, le reste reposant sur les ménages), pourraient exploser.
Selon une étude de la Mutualité française, publiée le 1er octobre, les frais d’hébergement qui restent à la charge des résidents est supérieur à leurs ressources dans plus de la moitié des cas.
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