Indispensable, surtout au quotidien
Jamais sans elle
Dans un couple, ce n’est pas parce que les différends existent, que les critiques se font jour, que les ressentiments s’expriment, qu’il est pour autant envisageable et envisagé de se passer de l’autre. C’est ce que nous confirme cet Observatoire Cetelem au sujet de l’automobile. Malgré les critiques qu’elles lui adressent, près de 6 personnes sur 10 ne se voient pas vivre sans automobile (Fig. 20). Par rapport à l’étude de 2017 « Ma voiture bien aimée », celle-ci est cependant moins indispensable. 8 sur 10 affirmaient alors ce point de vue. Mais dans un contexte de relatif auto-bashing, ce score reste néanmoins important. Pour deux tiers des Français, des Belges, des Japonais et des Africains du Sud, la vie sans voiture est impossible. Pour la même proportion de Turcs et de Polonais, elle est au contraire tout à fait souhaitable. Sur cette question, le critère revenu est à nouveau très segmentant. 53 % des plus aisés ne peuvent pas vivre sans voiture, contre seulement 36 % des plus faibles revenus.
Une utilisation stable globalement mais qui augmente dans les pays émergents
La vie avec sa voiture est placée sous le signe de la stabilité. 1 personne sur 2 estime qu’elle n’a ni plus ni moins utilisé son véhicule ces dernières années (Fig. 21). Cependant, dans le détail, les résultats par pays sont très contrastés. La stabilité est plutôt du fait des pays occidentaux alors qu’une augmentation sensible de l’usage de l’automobile est constatée dans les pays émergents, et surtout en Chine ainsi qu’en Turquie. Deux pays qui semblent entretenir une relation schizophrénique avec l’automobile, jugeant qu’elle occupe trop de place, dans tous les sens du terme, tout en semblant incapables d’y renoncer.
Une voiture qui rend d’abord service
L’utilisation faite de la voiture est avant tout pragmatique. Si les automobilistes y sont attachés, c’est d’abord et avant tout parce qu’elle rend service (71 %) (Fig. 22). Un résultat à rapprocher de celui de l’étude de 2017 dans laquelle 9 personnes sur 10 la jugeaient utilitaire. Les Français sont les plus nombreux à pointer ce côté service (82 %), à l’inverse des Chinois qui se montrent relativement plus réservés (58 %).
Sur d’autres critères, certains pays se distinguent par des points de vue affirmés. Pour plus de la moitié des Allemands, des Polonais et des Brésiliens, elle facilite les échanges et les rencontres. Aux deux extrémités de l’échelle des PIB, Africains du Sud et Américains s’accordent à la considérer comme un objet de valeur. Les Chinois sont les plus nombreux à la voir à la fois comme une amie et un endroit où l’on est tranquille, soulignant ainsi une relation intime et personnelle, dans un pays où le collectif est déterminant. Les Africains du Sud partagent avec elle de nombreux souvenirs. Et pour les Portugais, c’est un vecteur de valorisation.
Irremplaçable pour la vie de tous les jours
Les services rendus par la voiture, ses utilisateurs les vérifient au quotidien. Que ce soit pour se rendre au travail, faire ses courses, emmener les enfants à l’école, elle est irremplaçable, 85 % des personnes interrogées l’affirment, particulièrement dans les pays émergents, en Chine et en Italie (Fig. 23). Seuls les Espagnols se montrent à peine moins convaincus par cette démonstration d’utilité, jour après jour (74 %). Une démonstration qui en éclipse presque les autres usages de l’automobile. La possibilité de prendre sa voiture pour effectuer de grands trajets, comme lors des vacances, ne recueille que 46 % des opinions. Le simple plaisir de conduire en est réduit, quant à lui, à un tout petit 16 %. Preuve supplémentaire que l’utile passe décidément nettement avant l’agréable.
Une crise de la COVID qui renforce cette utilité quotidienne
Avec la crise sanitaire, le confinement, les sorties réduites au strict nécessaire, l’absence ou la réduction drastique des transports en commun et le télétravail sont autant de nouvelles « contraintes » qui sont venues transformer souvent de façon radicale la vie quotidienne. De fait, cette crise, et les modes de vie qu’elle a suscités, a renforcé l’usage utilitariste de la voiture.
Pour celles et ceux qui ont moins pris leur voiture durant cette période, c’est son usage journalier qui a le moins diminué. 37 % ont réduit leurs déplacements dans le cadre de la vie quotidienne, contre 46 % pour les déplacements privés et les loisirs et 55 % pour les week-ends et vacances. Un classement qui se vérifie dans tous les pays de l’étude. À l’inverse, les personnes interrogées qui déclarent avoir plus utilisé leur véhicule l’ont fait aussi pour répondre aux besoins de la vie de tous les jours (25 % vs 22 % pour les déplacements privés et les loisirs et 16 % pour les week-ends et vacances) (Fig. 24). La Turquie et la Chine ressortent du lot pour une augmentation sensible de l’usage de la voiture en temps de crise sanitaire, particulièrement pour répondre aux besoins de la vie quotidienne (60 % et 51 %).
Télétravail
Particulièrement dans les pays occidentaux, la crise sanitaire a mis en lumière le télétravail. Elle a en fait transformé en lame de fond ce qui était auparavant une nouvelle vague qui atteignait de plus en plus d’entreprises. Souhaitée par de nombreux salariés, cette nouvelle forme de travail et d’organisation est cependant inégalement diffusée.
En Allemagne, 80 % des entreprises l’ont déjà instauré. En France, en 2019, 5,2 millions de personnes télétravaillent déjà. Au Japon, 33 % des entreprises ont déployé une politique de télétravail. Aux États-Unis, le télétravail a été multiplié par 5 en 5 ans, dans la période pré-COVID-19 et 25 % à 30 % des employés devraient s’y adonner d’ici la fin 2021.