Observer, éclairer et décrypter l'évolution des modes
de consommation en France et à l'international
Rechercher
Partie 3 - Des contraintes budgétaires qui pèsent

Épargne et stratégies au long cours

3 minutes de lecture

SAVOIR RAISON GARDER

Alors que les Européens se sentent limités dans leur consommation par des contraintes budgétaires, ils ne chercheraient pas nécessairement à rééquilibrer la balance en augmentant leurs dépenses, même en cas de gain financier inattendu. Les trois-quarts d’entre eux choisiraient d’épargner davantage, avec des pays très prudents comme le Portugal et la Belgique, et d’autres moins précautionneux comme l’Allemagne (Fig. 19). Si le niveau des revenus n’apparaît pas comme un facteur réellement discriminant, il n’en est pas de même pour l’âge. Les moins de 50 ans, surtout les plus jeunes, seraient moins enclins à épargner que leurs aînés.

Cette « épargnite » aiguë s’était particulièrement manifestée à l’occasion de la crise sanitaire. Et depuis, elle semble résister à tout, même à la désinflation. Par ailleurs, il apparaît logique d’épargner davantage avec l’âge, dans la mesure où l’essentiel des dépenses, notamment les plus conséquentes, a déjà été engagé.

Nous revenons plus en détail sur cette question centrale de l’épargne dans la partie consacrée au Baromètre Cetelem 2025.

Fig. 19

DIFFÉRENTES STRATÉGIES POUR QUAND MÊME ACHETER

L’épargne convoque le temps long dans l’univers de la consommation. De fait, cette prise en compte de la durée est très présente chez les Européens qui n’hésitent pas à déployer des stratégies sur le long terme pour satisfaire malgré tout leurs envies.

Ainsi, 7 sur 10 économisent plusieurs mois, et même parfois des années, pour s’offrir ce qu’ils souhaitent (hors l’immobilier). Autre solution qui active la variable temps, payer en plusieurs fois le bien acheté. 6 Européens sur 10 conviennent d’y recourir. Ils sont aussi nombreux à puiser dans une épargne soigneusement mise de côté, à générer des revenus additionnels par la vente de biens ou assurer un petit job complémentaire.

Le succès des sites de seconde main et le développement d’emplois précaires, notamment dans les services comme la livraison à domicile, confirment ces points de vue exprimés par les Européens. En dernier recours, ils demanderont de l’aide à leurs proches ou emprunteront de l’argent (Fig. 20).

Quelle que soit l’approche choisie, les jeunes sont les plus nombreux à chercher des échappatoires à leurs contraintes budgétaires de façon à céder à leurs envies. Au plan géographique, un trio se distingue nettement des autres : Espagne, Roumanie et Portugal.

Fig. 20

Les chiffres clés :

  • 6 Européens sur 10 jugent qu’ils n’ont pas les moyens de satisfaire tous leurs besoins
  • 7 sur 10 constatent ne pas avoir les moyens d’assouvir leurs envies
  • 1 sur 2 sont frustrés au moins une fois par mois de ne pas pouvoir acheter une chose dont ils ont envie
  • 3 sur 4 choisiraient d’abord d’épargner davantage que de consommer s’ils avaient plus d’argent
  • 7 sur 10 économisent pendant plusieurs mois pour acheter ce qu’ils souhaitent

Sous-Partie 7
Une frustration pénalisante
Les contraintes budgétaires qui freinent ne font pas seulement naître de la déception, elles engendrent également un profond sentiment de frustration. 86 % des Européens ont ressenti cette f
Sous-Partie 9
Une remise en question
Les Européens s’interrogent au quotidien sur leur consommation et sur son avenir. Ces interrogations les conduisent à remettre en cause leurs comportements actuels en envisageant de consommer moi