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Partie 2 - Une consommation raisonnée, entre maîtrise et plaisir

Un plaisir revendiqué

3 minutes de lecture

PENSER À SOI

Les consommateurs européens seraient-ils des Janus qui s’ignorent ? Seraient-ils pris en flagrant délit de contradiction ? On aurait tendance à le penser si l’on garde en mémoire les mots qu’ils associent à leur vision globale de la consommation actuelle, avec gaspillage en tête de liste, et ceux qu’ils accordent à ce qui la définit.

Avec un duo constitué de plaisir et de bien-vivre, ils sont 7 sur 10, quels que soient les revenus et les niveaux sociaux, à distinguer une consommation positive, qui « fait du bien ». Comme nous aurons l’occasion de le voir dans la troisième partie, cette positivité semble faire écho à une dématérialisation progressive qui voit les services divers, les loisirs, les plateformes vidéo ou de streaming, s’être imposés définitivement à la sortie de la crise sanitaire. Sur la notion de plaisir, les Britanniques se distinguent avec un « petit » 61 %, les Portugais et aussi les Français étant plus réfractaires à se projeter dans le bien-vivre (Fig. 10).

En évoquant ensuite la croissance économique, la nécessité et l’emploi, les Européens soulignent la rationalité de la consommation. Un point de vue macro qui vient équilibrer le premier élan micro. Notons que tout ce qui concerne les facteurs environnementaux se situent en partie médiane.

Fig. 10

DES RAISONS AGRÉABLEMENT PERSONNELLES

Quand on cherche à sonder plus précisément la quête des Européens en leur demandant ce qui motive leurs achats, le discours reste cohérent dans l’affirmation hédoniste. Se faire plaisir et assurer son confort occupent les deux premières places du palmarès, plébiscités par plus de 8 Européens sur 10. La possession et la maîtrise de la qualité de vie recueillent un assentiment quasi égal, ces deux critères étant placés en tête en Roumanie, au Royaume-Uni et en Italie pour la première et en Pologne pour la seconde. À noter que la valorisation reste attachée à la quête consumériste, mais à un niveau sensiblement moindre (Fig. 11).

Fig. 11

CONSOMMER À LOISIRS

Comment se traduit alors ce plaisir ? D’abord et principalement par l’évasion. Le tiers des Européens choisissent en premier de voyager ou de s’offrir une escapade. Des choix plus tranchés entre d’un côté des Suédois et des Italiens (44 % et 42 %) très partants et, de l’autre, des Polonais et des Roumains plus casaniers (24 % et 25 %).

Si s’habiller et se nourrir occupent les places suivantes, renvoyant à une consommation « nécessaire », l’envie de sortir, de s’offrir un smartphone ou un produit de divertissement témoignent d’une « légèreté » assumée (Fig. 12).

Fig. 12

Fig. 13

Fig. 14

Les chiffres clés :

  • 7 Européens sur 10 estiment que la consommation est en hausse depuis 10 ans
  • 4 sur 10 jugent que leur consommation personnelle a augmenté
  • 8 sur 10 pensent avoir le contrôle des principaux postes de la consommation
  • 8 sur 10 éprouvent de la fierté à bien gérer leur budget
  • 7 sur 10 associent la consommation au plaisir et au bien-vivre

Sous-Partie 4
Une consommation personnellement sous contrôle
La consommation a beau être entachée d’impressions négatives et associée à des termes qui le sont tout autant, les Européens pensent en avoir une certaine maîtrise. Avec une note moyenne
Sous-Partie 6
Des revenus insuffisants pour consommer librement
Cette consommation contradictoire qui associe à la fois des termes négatifs et des notions de plaisir et de confort, qui peut générer de la fierté et donner l’impression d’être très bien m