ÉDITO
Si l’on considère les crises qui se sont succédé – sanitaire, géopolitique, inflationniste, politique – dans un tempo impitoyable, sans laisser le moindre répit, il y a bien un mot que l’on pensait avoir disparu du vocabulaire, le mot plaisir. Et pourtant…
Et pourtant, heureuse et encourageante surprise, les Européens invoquent en premier ce plaisir lorsqu’il s’agit de définir leur consommation. Alors que l’inéluctable réchauffement climatique et les solutions pour le limiter se parent d’atours assez sombres, cette dimension hédoniste et positive confirme que la consommation n’est pas passée de mode même si les modes de consommation ont évolué.
Mais, comme vous allez le découvrir dans cette nouvelle édition de l’Observatoire Cetelem, ce plaisir qui fait de la résistance n’en est pas moins bousculé par des réalités économiques et budgétaires, des frustrations récurrentes et des moments de culpabilité, à l’encontre d’un « consommer correct », qui apportent au paysage de multiples et subtiles nuances. De plus, la confirmation d’une consommation toujours plus perméable à l’immatériel et aux services trace un horizon qui voit les jeunes générations et les anciennes, les ménages aux faibles revenus ou les plus aisés agir différemment, par choix ou par contrainte.
Quoi qu’il en soit, ne le boudons pas, ce plaisir, à constater que la consommation peut apporter aux Européens une satisfaction qui ne soit pas seulement matérielle.
![Flavien Neuvy](https://observatoirecetelem.com/app/uploads/sites/2/2022/01/portrait-flavien-neuvy-150x150.png)
Flavien Neuvy
Directeur de l’Observatoire Cetelem