Des revenus insuffisants pour consommer librement
Cette consommation contradictoire qui associe à la fois des termes négatifs et des notions de plaisir et de confort, qui peut générer de la fierté et donner l’impression d’être très bien maîtrisée, n’en est pas moins confrontée à la froide réalité économique. Face à elle, les Européens estiment ne pas avoir toujours les moyens de leurs envies. Il en résulte un sentiment de frustration, et même parfois de renoncement, qu’il s’agira de contourner en utilisant son épargne ou en mettant en œuvre des stratégies alternatives.
DES BESOINS EN MANQUE DE MOYENS
Vouloir se faire plaisir, c’est bien. Encore faut-il en avoir les moyens. C’est justement ce qu’une majorité d’Européens estiment. Près de 6 sur 10 jugent qu’ils n’ont pas les moyens de consommer comme ils l’entendent ou doivent mettre en place des stratégies spécifiques pour répondre à leurs besoins (Fig. 15). Le Royaume-Uni se distingue en étant le seul pays où une majorité de consommateurs ont les moyens suffisants pour consommer. À l’inverse, au Portugal, en Pologne et en Roumanie plus de 7 personnes sur 10 pointent ces difficultés financières.
Si l’on cible par tranche de revenus, les personnes aux ressources les plus faibles le ressentent très fortement, et dans une moindre mesure les ménages aux revenus élevés des pays de l’Est. Les 50-64 ans et les jeunes sont sur la même longueur d’ondes, même si ces derniers font preuve d’imagination pour contourner l’obstacle financier afin de satisfaire leurs besoins.
Pour la France, les 18 % de personnes estimant ne pas avoir les moyens de répondre à leurs besoins renvoient au pourcentage presque équivalent de celles vivant sous le seuil de pauvreté monétaire.
DES ENVIES INASSOUVIES
La satisfaction de ces envies se heurte à une problématique encore plus affirmée. Cette fois, près de 7 personnes sur 10 font état de ne pas pouvoir disposer de ressources financières suffisantes. Et dans le détail, les mêmes pays, les mêmes catégories sociales et les mêmes générations se trouvent confrontés à cette difficulté (Fig. 16).