Automobile: la Chine, un premier marché mondial très disputé
(AFP) – La Chine, où s’ouvre mercredi le salon de Pékin, reste de loin le premier marché automobile mondial, que se disputent âprement les constructeurs étrangers et des marques chinoises montées en puissance, sur fond de net ralentissement des ventes.
Quelque 28,9 millions de véhicules ont été écoulés l’an dernier dans le pays, progressant de 3%, selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM).
Cet essoufflement, après l’envolée de 14% enregistrée en 2016, s’explique notamment par la suppression d’un fort rabais fiscal sur l’achat pour les voitures de petite motorisation. Les seules ventes de voitures particulières n’ont ainsi gonflé que de 1,4% l’an dernier, à 24,7 millions de véhicules.
Le marché reste cependant porté par l’essor insolent des 4×4 urbains (SUV), qui représentent 40% du marché et dont les ventes ont bondi de 13,3% en 2017 (à 10,2 millions d’unités).
Les marques 100% chinoises accaparent environ 60% des ventes de SUV, tout en contrôlant 44% du total des ventes automobiles, continuant d’égratigner la domination des marques étrangères.
Celles-ci tentent d’adapter leur gamme en multipliant les modèles de 4×4 urbains mais également de voitures électriques, en plein boom avant l’imposition par Pékin en 2019 de quotas de « véhicules à énergie nouvelle ».
Les ventes de véhicules à énergie propre –hybrides ou entièrement électriques– ont explosé de 53% en 2017, à 780.000 unités, mais constituent seulement 2,7% du marché.
– Principaux constructeurs –
Les constructeurs internationaux désireux de s’implanter en Chine doivent s’associer à des partenaires locaux dans le cadre de coentreprises qu’ils ne peuvent contrôler, et avec lesquels ils développent des marques conjointes. Pékin a promis de lever ces restrictions d’ici cinq ans.
Groupe étatique, SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation) est le premier constructeur du pays, avec 6,92 millions de véhicules vendus en 2017 selon la CAAM (environ 24% du marché); c’est l’allié depuis trois décennies de l’allemand Volkswagen et depuis vingt ans de l’américain General Motors.
Ces deux groupes profitent à plein de leur longue implantation: GM a annoncé avoir vendu 4,04 millions d’unités dans le pays l’an dernier (+4,4%) –ce qui en fait le premier constructeur étranger en Chine –, contre 3,2 millions pour Volkswagen (+5,9%).
Dongfeng Motor, deuxième constructeur chinois avec 4,12 millions d’unités vendues en 2017 (14% du marché) et lui aussi sous contrôle étatique, multiplie les alliances tous azimuts avec Nissan, Honda, les français Renault et PSA ou encore le sud-coréen Kia.
En troisième position figure First Automotive Works (FAW), allié de Toyota et de Volkswagen-Audi, avec 3,35 millions de véhicules écoulés. Suivent Changan –partenaire de l’américain Ford–, puis BAIC Group. Tous trois sont des sociétés étatiques.
Quant au constructeur privé Geely, qui s’est distingué en rachetant le suédois Volvo puis en devenant en février le premier actionnaire de l’allemand Daimler, il arrive en 7e position, avec 1,30 million de véhicules vendus en 2017.
Face à la montée en puissance des marques chinoises sur le secteur crucial des SUV, les constructeurs occidentaux de moyenne gamme sont sous pression.
Ford a enregistré une chute de 6% en 2017 de ses ventes en Chine (à 1,19 million d’unités), tandis que PSA voyait les siennes s’effondrer de 40% à 387.000 véhicules.
(Crédits photo : Johannes EISELE / AFP )