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La France pourrait produire et consommer du gaz 100% vert en 2050

30
jan
2018

(AFP) – La France dispose des ressources naturelles et des infrastructures pour pouvoir produire et consommer un gaz 100% renouvelable en 2050, selon une étude publiée mardi par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

L’Ademe a détaillé ce que signifierait une consommation de gaz issu à 100% des énergies renouvelables en termes de mobilisation des ressources (résidus de l’agriculture, déchets alimentaires, bois, etc.), de répartition des technologies de production, et de coûts.

La France serait ainsi capable de produire jusqu’à 460 térawattheures (TWh) de gaz vert injectable dans les réseaux, soit à peu près la consommation actuelle de gaz naturel.

« On a un potentiel de gaz renouvelable très important, sans commune mesure avec ce qu’on exploite aujourd’hui », résume Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’Ademe.

En parallèle, la consommation devrait décroître pour atteindre entre 276 et 361 TWh. Le transport routier devrait se convertir au gaz, mais les gains en efficacité vont baisser les consommations dans les bâtiments, les logements et l’industrie.

Dans son scénario de référence, l’Ademe, qui a travaillé avec les gestionnaires des réseaux GRTGaz et GRDF, estime que la méthanisation (décomposition de déchets agricoles, alimentaires ou boues d’épuration), déjà mature, comptera pour 30% de la production. 

La pyrogazéification (procédé à partir de bois ou de déchets conditionnés), encore en perfectionnement, pourra produire 40% du gaz nécessaire.

Enfin, la filière dite +power-to-gas+ (production d’hydrogène, puis de méthane, à partir d’électricité) fournirait les 30% restants.

Dans ce scénario, un mégawattheure coûterait entre 118 et 132 euros, par rapport à un prix du gaz naturel estimé à 42 euros/MWh.

« Dans un monde ou le carbone aura un prix très élevé, ça peut être des technologies qui deviennent compétitives », assure à l’AFP Fabrice Boissier. Un prix du carbone de 200 euros la tonne en 2050 rehausserait le prix du gaz naturel fossile de 44 euros/MWh. 

Le scénario de l’Ademe reviendrait à installer environ 10.000 unités de production sur le territoire, dont environ 8.000 méthaniseurs, alors que plusieurs projets importants de méthaniseurs sont contestés sur le territoire.

« Il peut y avoir des limites d’installation des technologies pour des raisons d’acceptabilité. Cela reste un enjeu », reconnaît M. Boissier.

Toutefois, avec moins de 500 méthaniseurs installés actuellement « on a une large marge de progrès » selon lui.

(Crédits photo : Reimphoto / IStock.com )

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