Observer, éclairer et décrypter l'évolution des modes
de consommation en France et à l'international
Rechercher

Le bitcoin, mode d’emploi

23
oct
2018

(AFP) – En dix ans, le bitcoin a réussi le tour de force de se faire une place dans le monde financier et sur la scène médiatique. Mais comprendre son fonctionnement n’est pas toujours aisé pour les profanes.

– Qu’est-ce que le bitcoin? –
Le bitcoin est la première et principale cryptomonnaie décentralisée. Une cryptomonnaie est une monnaie totalement virtuelle qui utilise la cryptographie pour sécuriser les échanges. Née après la crise financière de 2008, le bitcoin promeut un idéal libertaire et ambitionne de renverser les institutions monétaires et financières traditionnelles.

Il y a actuellement environ 17,3 millions de bitcoins en circulation mais la masse monétaire ne cesse d’augmenter avec l’émission continue de nouvelles unités. En revanche, un plafond a été fixé à sa création et le nombre de bitcoins ne pourra jamais dépasser 21 millions.

Dans la foulée de sa création en 2009, de nombreuses autres cryptomonnaies ont été créées. Aujourd’hui, il en existe plus de 2.000, selon le site spécialisé CoinMarketCap.

– Comment fonctionne-t-il? –
Le bitcoin est une cryptomonnaie décentralisée qui ne repose donc pas sur une autorité comme c’est le cas des devises traditionnelles, gérées par les banques centrales.

Pour garantir la fiabilité des échanges, le bitcoin utilise la blockchain, ou chaîne de blocs, un registre partagé en continu entre des milliers d’utilisateurs.

Un bloc est émis toutes les dix minutes environ et comprend le détail des dernières transactions effectuées. Il contient également un « résumé » du bloc précédent, consistant en une suite de caractères obtenue grâce à une fonction informatique. Si un ancien bloc venait à être modifié, alors le résumé serait également altéré, ce qui obligerait à modifier le bloc suivant, etc… Pour pouvoir trafiquer la blockchain, il faudrait donc modifier l’intégralité des blocs (plus de 545.000) et convaincre la majorité des utilisateurs détenant une copie de la blockchain d’accepter la nouvelle version. Une tâche en théorie impossible.

– Comment en obtenir? –
Il existe deux moyens d’obtenir des bitcoins. Historiquement, il fallait « miner », c’est-à-dire effectuer des calculs informatiques qui donnaient lieu à une récompense en bitcoins.

Car pour assurer la stabilité de la blockchain, il faut qu’un certain nombre de machines en détiennent des copies et soient connectées au réseau. Pour vérifier leur présence, le système leur soumet une énigme informatique nécessitant de la puissance de calcul.

La machine venant à bout de l’énigme gagne le droit de valider un nouveau bloc et est récompensée en bitcoins pour cette action.

Mais avec la flambée des cours, le nombre de mineurs s’est accru et les probabilités d’être l’heureux élu se sont considérablement réduites. Aujourd’hui, miner demande du matériel dernier cri et les dépenses d’électricité engendrées par l’activité peuvent largement excéder les revenus gagnés.

Quiconque veut acquérir des bitcoins peut également passer par une plateforme d’échange et en acheter en utilisant des monnaies traditionnelles. Les fonds sont ensuite détenus sur un portefeuille virtuel protégé. Mais de nombreux piratages ont jeté le doute sur la sécurité de ces plateformes et il est recommandé de placer ses fonds sur un portefeuille déconnecté.

– Que peut-on acheter avec ? –
Aux débuts du bitcoin, la cryptomonnaie était majoritairement utilisée sur le dark net (face cachée de l’Internet dont le contenu n’est pas indexé par les moteurs de recherche classiques) pour acheter des produits illicites tels que de la drogue ou des armes.

Au fil du temps, alors que sa renommée n’a cessé de grandir, plusieurs restaurants et boutiques se sont mis à accepter les bitcoins, le plus souvent dans les grandes villes. Certains sites de commerce en ligne s’y sont également mis. Mais plusieurs entreprises ont fait marche arrière, comme Valve, un distributeur de jeux vidéo.

La volatilité de la cryptomonnaie reste un frein à son adoption et de nombreux possesseurs l’utilisent comme un outil spéculatif. Autre principal obstacle: le temps de validation de la transaction. Selon l’engorgement du réseau, la confirmation du paiement peut prendre entre quelques minutes et plusieurs heures.

Même les adeptes de la cryptomonnaie le reconnaissent: nous sommes encore loin d’une adoption de masse du bitcoin comme moyen d’échange, et si jamais elle advient, ce ne sera pas avant plusieurs années.

(Crédits photo : D-Keine / IStock.com )


+ D'autres articles

Retour en haut de la page

+ Vous pourriez aimer aussi