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Le Black Friday, cette année, (vraiment) tout le monde s’y met

21
nov
2018

(AFP) – D’un seul jour à un long week-end, le « Black Friday », du nom de ces promotions géantes importées des Etats-Unis, s’étend désormais sur une semaine entière et concerne tous les secteurs, des transports aux salons de coiffure en passant par les voitures.

Dès lundi, les messages annonçant des opérations promotionnelles spéciales ont commencé à tomber dans les boîtes aux lettres électroniques afin d’appâter les clients, le constructeur automobile Renault se payant même une pleine page de publicité pour prévenir ses clients de « ne pas passer à côté du phénomène ».

Lancé en France en 2013, le concept a véritablement explosé en 2016: touchant des produits neufs et souvent chers, il permet selon ses adeptes de faire de « beaux » cadeaux de Noël à prix compétitifs.

Le commerce en ligne en a nettement profité: en 2017, son chiffre d’affaires global a bondi de 69%, selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).

Cdiscount (groupe Casino) a par exemple réalisé en une journée 43 millions d’euros de volume d’affaires, soit « cinq fois une journée normale », un « record historique » pour le site de commerce en ligne. Sur Amazon, deux millions d’articles ont été commandés en une seule journée (+40% par rapport à 2016).

Cette année, les perspectives sont ébouriffantes: selon la Fevad, les ventes devraient atteindre 1,3 milliard d’euros en ligne sur quatre jours.

– surtout les jeunes –
Cet événement, au départ conçu comme « majoritairement lié à l’e-commerce et au high-tech, est maintenant étendu à l’ensemble du commerce avec la participation majeure des magasins physiques également », affirme Meryem Bessières, directrice marketing et communication chez RetailMeNot.

Selon une étude internationale réalisée par le Centre for Retail Research (CRR), plus de 5 milliards d’euros au total devraient être dépensés en France à cette occasion, « soit une augmentation de 5,9% par rapport à 2017 », et pour une grande majorité dans les magasins physiques.

La popularité du Black Friday ne cesse d’augmenter en France, puisque 91% des Français déclarent en avoir entendu parler cette année, contre 58% en 2016, selon un sondage YouGov pour le site spécialisé dans le « cash back » Poulpeo.

Plus d’un Français sur deux a l’intention de faire des achats durant cette période (51%, contre 32% en 2016), une proportion qui monte même à 71% chez les 18-24 ans.

Quant au budget prévu, il diminue légèrement, passant de 260 euros en 2017 à 245 euros cette année, selon cette même étude.

L’une des particularités du marché français face à ce phénomène est « la part de l’achat spontané », qui s’élève à près de 50% alors qu’elle n’est que de 38% en moyenne en Europe, souligne à l’AFP François Aubry, associé du cabinet de conseil Oliver Wyman.

– vigilance en ligne –
Cette part importante de « l’achat d’impulsion » génère donc des « dépenses supplémentaires – non prévues – qui peut rendre l’événement rentable pour une enseigne si elle fait l’effort d’être particulièrement créative », note-t-il.

Cette journée est en tous les cas préparée des mois à l’avance: « nous anticipons avec nos fournisseurs en amont et côté logistique, on triple le nombre d’intérimaires », explique à l’AFP le directeur commercial de Cdiscount Ferdinand Tomarchio.

L’attente des clients « est de plus en plus forte » car cet événement commercial, « coincé entre la rentrée et le 25 décembre », permet autant « de se faire plaisir que d’anticiper ses cadeaux de Noël », souligne-t-il.

A Fnac Darty, même discours: l’enseigne propose de « vraies marques puissantes pour le consommateur, ce n’est pas du déstockage », affirme à l’AFP Vincent Gufflet, directeur commerce et services.

Devant cet engouement généralisé, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié sur son site dix conseils à l’attention des acheteurs en ligne: « prenez le temps de comparer, attention aux faux avis, soyez vigilants sur les garanties, suivez votre livraison », ou bien encore… « préférez un site français ou européen ».

(Crédits photo : TIMOTHY A. CLARY / AFP )


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