Observer, éclairer et décrypter l'évolution des modes
de consommation en France et à l'international
Rechercher

Les soldes d’hiver débutent mercredi, en attendant de possibles réformes

07
jan
2018

(AFP) – Les soldes d’hiver, qui débutent mercredi, sont à ce point concurrencées par la généralisation des ventes privées post-Noël et le succès du Black Friday, que Bercy pourrait annoncer très vite des réformes, notamment sur leur durée, jugée trop longue.

Les soldes d’hiver, qui débutent mercredi, sont à ce point concurrencées par la généralisation des ventes privées post-Noël et le succès du Black Friday, que Bercy pourrait annoncer très vite des réformes, notamment sur leur durée, jugée trop longue.

Noël à peine terminé, les enseignes ont enchaîné avec l’envoi de mails et de SMS à leurs clients les plus fidèles pour les inviter à leurs « journées privilèges », avec des réductions allant jusqu’à 50% pendant 15 jours, jusqu’à la veille des soldes. 

Car rien n’est trop beau pour faire dépenser aux Français leur treizième mois, étrennes et billets reçus au pied du sapin, quitte à ce que les soldes, qui arrivent très tard cette année, ne fassent plus autant recette qu’avant.

Face à cette confusion, et pressé par des commerçants désireux d’en améliorer l’organisation, Bruno Le Maire avait annoncé l’été dernier l’ouverture « d’une concertation », estimant que « Les soldes restent un moment important » mais que leur organisation « n’est pas satisfaisante ».

Le ministre de l’Économie avait avancé quelques pistes: raccourcir la période de soldes ou avancer celles d’hiver à début janvier, pour se rapprocher du « Boxing Day » anglais.

– Une « évolution sans révolution » –

Contacté par l’AFP, Bercy a expliqué que « quelques annonces » seront « sûrement » faites à l’occasion du début des soldes.

« Notre système actuel, très franco-français, doit être révisé mais il est nécessaire de conserver ce temps fort commercial », qui représente encore 20% du marché du secteur textile, explique à l’AFP Yves Marin, expert consommation du cabinet Wavestone.

Selon lui, Bercy devrait annoncer « des pas en avant, mais mesurés, une évolution sans révolution ». Le contexte est compliqué, car le marché du textile reste « fragile et tendu », avec des baisses de chiffre d’affaires en valeur de l’ordre de 18 à 20% depuis 2008.

En attendant, les soldes dureront encore cinq semaines cet hiver, jusqu’au 20 février, sauf dérogation dans l’Est et en outre-mer.

Mais pour Jean-Marc Megnin, directeur général chez Altavia/shopperMind (groupe de communication commerciale), il serait justement opportun de réduire cette durée : les clients préfèrent « profiter (de réductions) sur de plus courtes périodes, mais plus importantes », explique-t-il à l’AFP.

Pour M. Megnin, ce changement de comportement des consommateurs exige des distributeurs un travail en amont avec leurs fournisseurs afin de créer de « gros temps forts » aux « fortes dégriffes » plus attractives que des soldes, « dont la stratégie d’écoulement de fin de saison » est dépassée.

Interrogée par l’AFP, la directrice des Galeries Lafayette Haussmann, Agnès Vigneron, souhaiterait, elle, « une date plus fixe, au plus près du jour de l’An, pour donner un vrai rendez-vous aux clients ».

– Toujours plus sur internet –

En attendant de possibles réformes, qu’attendre des soldes d’hiver 2018 ? 

« Grâce à un Black Friday qui a bien fonctionné et un +bon+ Noël, les commerçants n’ont pas trop de stocks, on s’attend donc à un petit cru », estime M. Marin, sachant déjà que 2017 avait été en recul (-7%) par rapport à 2016.

Les soldes se feront de plus en plus sur le web : selon un sondage réalisé par l’Ifop pour le site Spartoo, les intentions d’achats en ligne ont augmenté de trois points en trois ans.

Pour l’institut, « 45% des Français interrogés considèrent qu’internet sera le lieu idéal pour réaliser les meilleures affaires », devant les centres commerciaux (23%), les boutiques de centre-ville (14%), les grands magasins (12%) et les supermarchés (6%).

Les Français ont prévu de dépenser en moyenne 195 euros, un budget quasi équivalent à celui de l’hiver dernier, ajoute l’Ifop. 

Ces achats, majoritairement des vêtements, dépendent beaucoup de la météo, note M. Marin. Or, pour l’instant, elle est plutôt clémente, ce qui n’augure pas un bon démarrage.

Pas de quoi inquiéter Agnès Vigneron : « la pluie (plutôt que le froid sec, ndlr), ça fait venir du monde dans les magasins! ».

(Crédits photo : Goxy89 / IStock.com )

+ D'autres articles

Retour en haut de la page

+ Vous pourriez aimer aussi