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Plus de mises mais moins de joueurs pour la FdJ, qui prépare sa privatisation

17
jan
2019

(AFP) – La Française des Jeux, qui prépare sa privatisation, a enregistré des mises record l’an dernier même si le nombre de joueurs s’est replié en raison du succès moindre des jeux de tirage.

Deuxième loterie européenne et quatrième mondiale, la FdJ a engrangé 15,8 milliards d’euros de ventes en 2018, en hausse de 4,4% sur un an.

Un total de 10,7 milliards d’euros ont été reversés aux joueurs, dont 198 millionnaires.

Alors que les jeux de tirage et de grattage restent l’activité principale de l’opérateur public, les paris sportifs ont pour la première fois passé la barre des trois milliards d’euros, progressant de 21% sur un an.

« Le sport était le moteur de la croissance cette année 2018. On a fait une très belle performance dans les paris sportifs, qui sont devenus une composante significative de notre activité. Ce secteur est porteur, mais reste aussi très compétitif », résume à l’AFP Stéphane Pallez, PDG de la Française des Jeux.

L’effet Coupe du monde – qui a vu le sacre des Bleus en juillet – a en effet joué, avec plus de 300 millions d’euros de paris, tout comme les investissements pour développer le numérique: les paris sportifs numérisés ont ainsi explosé de 60% sur l’ensemble de 2018.

De son côté, le succès de la « loterie instantanée » – soit les jeux de grattage – ne se dément pas: 3,2% de croissance et 7,69 milliards d’euros de mises.

Stéphane Pallez met également en avant le « plein succès » du Loto du Patrimoine, avec 187 millions d’euros de mises et un total de 21 millions versés à la fondation du Patrimoine, pour restaurer des monuments en péril.

« C’était la première fois qu’on vendait un ticket de grattage à 15 euros, et on a vendu l’ensemble des tickets en quatre mois. Le jeu a trouvé un écho favorable y compris auprès de gens qui ne jouaient pas, et qui ont trouvé que cela avait du sens », a souligné la PDG, alors que la nouvelle offre de jeux pour 2019 sera dévoilée d’ici au printemps.

La FdJ a également relancé l’an dernier des jeux à faible mise, tel le Morpion, vendu 50 centimes.

– « Relancer le Loto » –
Pour sa part, l’autre activité de loterie – soit les jeux de tirage comme le Loto, l’Euromillions ou le Keno – est en repli de 1,9%, à 5,07 milliards d’euros.

« On est un peu en-dessous de ce qu’on aurait souhaité, en particulier sur le Loto. Cela va nous conduire à relancer le Loto fin 2019, et à l’animer en termes d’événements. Car on pense qu’on peut faire mieux sur le Loto », résume Stéphane Pallez.

Elle souligne que « les jeux de tirage sont notamment fortement dépendants du niveau des jackpots. Comme nous avons eu moins de succès sur les jeux de tirage, nous sommes plutôt à 25 millions de joueurs (en 2018) qu’à 26 millions » comptabilisés en 2017.

« Selon notre définition en vigueur, le nombre de joueurs est extrêmement dépendant des jeux de tirage. Et quand les jackpots sont élevés, ils déplacent entre 1,5 et 2 millions de joueurs occasionnels. Mais je ne suis pas satisfaite de cet indicateur en termes de pertinence économique », tient à souligner la PDG.

Elle indique que « si évidemment c’est un objectif d’avoir le maximum de joueurs, une +base clients+ ce sont des gens qui jouent plus d’une fois par an. Et dans les 26 ou 25 millions, il y a des gens qui ne jouent qu’une fois par an; je suis donc en train de réfléchir à un indicateur plus pertinent, en plus de celui-ci », précise Mme Pallez.

Même si aucun calendrier officiel n’est avancé, l’année 2019 pourrait être celle de la privatisation pour l’opérateur détenu à 72% par l’Etat, en vertu de la loi Pacte, approuvée en première lecture en octobre à l’Assemblée nationale.

« Le gouvernement et l’entreprise continuent de préparer activement ce qui peut permettre une opération de privatisation. La date de l’opération, c’est le choix de l’actionnaire en fonction du meilleur contexte, dans les meilleures conditions pour l’actionnaire et pour l’entreprise », souligne la PDG.

Pour l’exercice 2018, l’Etat devrait empocher plus de 3,3 milliards d’euros de prélèvements sur les mises de la FdJ.

(Crédits photo : ERIC CABANIS / AFP )


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