Observer, éclairer et décrypter l'évolution des modes
de consommation en France et à l'international
Rechercher

Pourquoi diminuer sa consommation de viande est crucial pour l'avenir de la planète

04
fév
2021

(ETX Studio) – L’agriculture intensive, c’est-à-dire ce que nous mangeons, menace 86% des espèces animales en voie de disparition, selon des estimations du think tank britannique Chatham House. Pour remédier à ce fléau, également dangereux pour notre santé et la planète, l’étude soutenue par le programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) propose trois pistes concrètes : manger moins de viande, voire plus du tout, restaurer l’écosystème et revenir à une agriculture moins intensive.

Selon le rapport, l’agriculture industrielle représente le principal moteur d’accélération de la perte de biodiversité, notamment à cause des faibles coûts entraînant une plus grande demande de nourriture, plus de gaspillage, une exploitation des terres naturelles et une pollution à coups d’engrais et de pesticides.

Parmi les trois leviers d’action suggérés dans cette étude, le premier consiste à encourager les régimes alimentaires à base de végétaux ou a minima réduire la consommation de produits d’origine animale, notamment la viande rouge, dans la mesure où elle provient d’animaux d’élevage qui ont le plus d’impact sur l’environnement.

« Une telle évolution serait également bénéfique pour la santé alimentaire des populations du monde entier et contribuerait à réduire le risque de pandémie et le gaspillage alimentaire dans le monde. Ensemble, ces mesures réduiraient la pression sur les ressources, y compris les terres, en diminuant la demande », soulignent les auteurs du rapport. 

La deuxième piste propose justement de restaurer les écosystèmes autochtones, c’est-à-dire ceux qui se développent sans activité humaine. Le but serait d’accroître la biodiversité sur les terres agricoles épargnées ainsi que de pratiquer une agriculture plus respectueuse de la nature et de la biodiversité, notamment en limitant l’utilisation d’intrants et en remplaçant la monoculture par des pratiques agricoles de polyculture. Si les Américains remplaçaient la viande de bœuf par des haricots, cela permettrait par exemple de libérer 692.918 km2 de surface agraire, soit 42% des terres cultivées aux États-Unis.

Enfin, la troisième solution implique de repenser l’ensemble de nos modes de production alimentaire, au profit d’une agriculture plus durable, qui permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre et donc de lutter contre la crise climatique. Le rapport explique par exemple que si les forêts transformées en pâturages dans le monde revenaient à leur état naturel, 72 milliards de tonnes de carbone supplémentaires pourraient être stockées. 

« L’année 2021 est une opportunité unique de revoir nos systèmes alimentaires, avec la série de grands forums et conférences internationaux axés sur la biodiversité, les systèmes alimentaires, la nutrition et le changement climatique qui se profilent. En outre, face à une récession mondiale due à la pandémie Covid-19, les dirigeants du monde entier devront s’attaquer aux causes profondes de cette crise – à la fois comme une crise de santé publique due à une zoonose et comme une crise économique et sociale exacerbée par l’interconnexion et la fragilité des systèmes alimentaires », conclut le rapport.

(Crédits photo : vm / IStock.com )


+ D'autres articles

Retour en haut de la page

+ Vous pourriez aimer aussi