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Un « zonage pluvial » à Paris, pour absorber et utiliser l’eau de pluie

15
mar
2018

(AFP) – Un « zonage pluvial » devrait être adopté la semaine prochaine par la Ville de Paris, dont l’objectif est d’absorber et utiliser l’eau de pluie au lieu qu’elle se mêle aux eaux usées qui sont déversées dans la Seine sans être traitées.

La mise en oeuvre de ce zonage pluvial et du plan de communication ParisPluie qui l’accompagne, « vise un objectif simple mais ambitieux : infiltrer ou réutiliser l’eau de pluie au plus près de l’endroit où elle tombe et la rendre ainsi 100% utile », indique le texte soumis au vote du Conseil de Paris.

Aujourd’hui, la ville de Paris possède dans ses sous-sols un « réseau unitaire », conçu au XIXe par l’ingénieur Eugène Belgrand et le baron Haussmann, qui transporte à la fois les eaux de pluie et les eaux usées, a rappelé devant la presse Mao Péninou, adjoint à la propreté de la maire PS de Paris Anne Hidalgo.

En cas de fortes pluies et pour éviter les débordements, une partie de ces eaux est relâchée dans la Seine sans être traitée.

Dans les années 2000, la modernisation du réseau a permis de réduire les rejets de 85% et l’objectif est dorénavant de les réduire à 100%.

L’an dernier, 3 millions de m3 d’eaux usées ont ainsi été déversées et « si on ne fait rien, on pourrait passer à 4,5 millions de m3, avec un impact sur la qualité de l’eau, les baignades dans la Seine », etc, a ajouté l’élu.

Une panoplies d’actions (désimperméabilisation de sols, tranchées d’infiltration, toitures végétalisées) vont viser à développer l’utilisation de cette eau de pluie qui devient une « solution » et un moyen de développer la biodiversité, lutter contre les îlots de chaleur, etc.

Ce « zonage pluvial » va être annexé au plan local d’urbanisme et sera opposable, a précisé M. Péninou, « c’est-à-dire que toute nouvelle construction qui ne prendrait pas en compte ce plan se verra refuser son permis de construire ».

Dans un communiqué, la FNE (France Nature Environnement) a estimé que ces nouvelles règles de gestion des eaux pluviales étaient une « dangereuse tromperie », avec des « réponses proposées qui ne sont pas à la hauteur des enjeux » et des contraintes trop faibles pour les promoteurs.

« Seule la préservation et le développement des espaces en pleine terre permet de lutter efficacement contre le risque d’inondations et préserve le cycle de l’eau », a ajouté un communiqué.

(Crédits photo : AFP PHOTO/Frederic J. BROWN )


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