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Une rentrée exceptionnelle pour les universités après six mois de fermeture

06
sep
2020

(AFP) – Après six mois portes closes, les 74 universités françaises rouvrent progressivement pour une rentrée exceptionnelle pour laquelle la priorité est de faire revenir en cours le plus d’étudiants possible et notamment les premières années.

Fermées depuis mars pour cause d’épidémie de coronavirus, universités et grandes écoles françaises peuvent de nouveau accueillir des étudiants à la rentrée, sous réserve de respecter les règles de distanciation strictes et de porter un masque tout le temps.

« Pour accueillir nos étudiants tout en respectant les règles de distance physique, le corollaire a été d’échelonner les rentrées des différentes filières. Et pour la première fois, les étudiants sont même rentrés avant les écoliers, le 31 août », explique Mathias Bernard, président de l’université de Clermont-Ferrand.

Comme dans toutes les universités, la priorité a été donnée cette année aux nouveaux venus qui « ont besoin d’un accompagnement plus dense et d’une présence après leur année de terminale qui a été perturbée par le Covid », poursuit M. Bernard.

Jeune bachelier, Pierre, étudiant en première année d’école de commerce à Boulogne-Billancourt, fait ses premiers pas. « C’est important de suivre les cours dans les locaux avec les étudiants de sa promotion, on se sent moins perdu », témoigne-t-il. « Mais cela ne va pas durer car dans deux semaines, on va alterner présentiel et distanciel », regrette-il déjà.

L’Université Lumière Lyon 2 a également fait le choix d’une rentrée échelonnée. « Nous n’accueillons les licences et les maîtrises qu’à partir du 28 septembre, de manière à se laisser du temps pour accueillir uniquement les premières années » les premiers jours, explique à l’AFP sa présidente Nathalie Dompnier.

Elle insiste sur « l’importance pour tous les étudiants de privilégier le plus possible les cours en présentiel : c’est très important qu’ils puissent vivre sur le campus et fréquenter les différents services qui leur sont offerts, comme la bibliothèque par exemple ».

– « Une place sur deux » –

Dans les amphis, « la règle est de proposer aux étudiants une place sur deux, ainsi nous n’avons pas de risque de surpopulation », explique M. Bernard, précisant que « certains cours magistraux se font en distanciel, ce qui libère des salles pour effectuer les travaux dirigés dans des salles plus grandes ».

Par ailleurs, pour faire face à l’afflux de lycéens cette année après un taux record de réussite au bac, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a annoncé vendredi la création de 30.000 nouvelles places dans le supérieur entre 2020 et 2022, dans les filières en tension telles que la santé et le numérique.

Pour Guillaume Gellé, président de l’université de Reims, face à « une rentrée qui n’est pas normale », ses équipes et lui ont élaboré « un plan de rentrée en juillet dernier comportant des scénarios allant jusqu’à la fermeture administrative de l’établissement ».

« A moyen terme, la crainte réside dans la difficulté à s’organiser si on a des cas qui se déclarent et de devoir fermer certains campus… Mais cela paraît malheureusement incontournable quand on sait que l’on brasse ici 29.000 étudiants », constate Mme Dompnier à Lyon.

La difficulté, selon Mathias Bernard, « c’est le caractère incertain de cette rentrée ». « C’est compliqué de s’organiser en sachant que dans deux ou trois semaines, les cours sont susceptibles de basculer en tout distanciel si des cas de Covid apparaissent », craint-il.

Nathalie Dompnier prévient : « S’il fallait basculer au tout distanciel, il va être essentiel de s’assurer que tous les étudiants ont accès à leurs cours ».

(Crédits photo : AFP PHOTO JOEL SAGET )

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