Les automobilistes demandent de l’aide pour passer à l’électrique
LE SOUTIEN DES POUVOIRS PUBLICS PARTOUT EXIGÉ
L’envie est là, les freins aussi. Il manque juste le coup de pouce qui pourrait faire la différence.
Un coup de pouce qui prendrait la forme d’aides versées par les pouvoirs publics pour près de 3 sur 4 des personnes interrogées, afin de passer du thermique à l’électrique.
Les pays les plus branchés par le véhicule électrique sont ceux qui sollicitent davantage ces aides, Turquie en tête, presque à l’unanimité de ses concitoyens. Même au pays de la libre entreprise par excellence, les États-Unis, ces aides sont souhaitées. Le plan Biden* serait-il passé par là ? En Autriche, et à un degré moindre en Norvège et en Belgique, la demande est moins vivace (Fig. 30).
DES AIDES MÉCONNUES
Comme nous l’avons précédemment vu concernant l’automobile en général, le défaut d’information est à nouveau relativement patent quant à l’existence d’aides locales. Un peu plus de la moitié des automobilistes ne savent pas s’il en existe dans leur pays. On retrouve les principaux pays de l’Union européenne, exception faite de la Belgique, pour être plutôt bien informés, à l’inverse du Mexique mais aussi de la Norvège et du Royaume-Uni, pays où des aides sont pourtant délivrées depuis 2011 (Fig. 31).
INDISPENSABLES ET COMPLEXES
La nécessité de ces aides ne fait pas débat.
8 personnes sur 10 les jugent indispensables. Chinois, Turcs, Français, Espagnols et Américains en sont les plus grands défenseurs. Mais le brouillard est de retour pour les enrober d’une opacité qui renvoie à nouveau les automobilistes à leurs doutes et à leurs questionnements.
Plus de 7 sur 10 les trouvent trop confuses. Français et Polonais sont les plus nombreux à dénoncer cette complexité souvent d’ordre administratif. Confuses et aussi entourées d’un manque de communication qui pénalise leur reconnaissance dans les mêmes proportions. C’est au tour des Turcs et des Mexicains de majoritairement s’en plaindre.
Le fait qu’elles ne concernent qu’un nombre restreint d’automobilistes enregistre un score égal de désapprobation, sous-entendu qu’on ne donne qu’aux riches, seuls capables d’acheter des véhicules électriques plus chers que la moyenne. Un score à rapprocher de celui du sentiment d’injustice lié aux ZFE qui pénaliserait d’abord les ménages aux faibles ressources. Cette constatation trouve un terrain fertile au Mexique, au Royaume-
Uni, en Italie, en France et en Pologne. Hormis les éléments qui contribuent au brouillard, la problématique prix s’impose avec évidence aux yeux du plus grand nombre.
Enfin 55 % jugent leur montant adapté aux besoins. 45 % vont jusqu’à affirmer qu’il y en a trop (Fig. 32).
Confrontées à ce marché titubant, la plupart des marques ont fait le pari des marges et des segments haut de gamme, au détriment des volumes, avec des bénéfices records à la clé. Une parenthèse puisque la guerre des prix a repris
FRANCE : dans le cadre du système Bonus/Malus, les véhicules émettant moins de 20 g/km de CO2 bénéficient d’une prime unique de 7 000 €. Pour les véhicules entre 21 et 50 g/km, le bonus est de 5 000 €.
ROYAUME-UNI : depuis 2011, les clients qui achètent une nouvelle voiture électrique (BEV ou PHEV émettant moins de 75 g de CO2/km ou un véhicule à pile à combustible) reçoivent une prime unique de 25 % du prix de leur voiture, jusqu’à un maximum de 5 000 GBP (environ 5 800 €).
SUÈDE : depuis 2012, les voitures dont les émissions de CO2 sont de 50 g/km et moins reçoivent une prime unique de 40 000 SEK (environ 4 500 €). Le programme se poursuit jusqu’en 2014 et concernera un maximum de 5 000 voitures.
U.S.A : l’incitatif moyen offert aux acheteurs de VHR et de VEB aux États?Unis est inférieur à 1 000 $ par véhicule. Des États comme le Colorado, l’Illinois, la Louisiane et la Californie offrent de 2 000 $ à 6 000 $ par véhicule.
POURVU QUE ÇA DURE
Utiles au présent, ces aides le sont aussi dans l’avenir. Seulement 1 personne sur 5 estime qu’elles vont perdurer envisage qu’elles puissent diminuer. Deux fois plus espèrent qu’elles vont augmenter. Un espoir qui en Chine, aux États-Unis et en Turquie rassemble la moitié des opinions exprimées. 45 % estiment que leur montant sera inchangé, Français, Espagnols et Mexicains étant les seuls à se projeter majoritairement dans cette perspective (Fig. 33 et 34).