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Partie 3 - ACHETER PEUT ATTENDRE

La foi dans le futur et l’innovation

4 minutes de lecture

L’avènement de la voiture électrique semble inéluctable. Et pourtant, elle suscite toujours son lot de suspicions. La crise énergétique, sous son angle électrique, est passée par là faisant douter du succès total de ce successeur alternatif au véhicule thermique, dont la matière première, indispensable pour faire rouler, pourrait manquer. Et une fois encore, la variable prix fait craindre les courts-circuits.

Acheter électrique, d’accord, mais à condition d’être aidé. Acheter électrique, oui, mais faut-il choisir une marque traditionnelle chère ou une marque chinoise bon marché qu’on ne connaît toujours pas ? Alors, acheter électrique, ça s’envisage, mais peut-être pas tout de suite. Au risque de laisser le marché un peu plus dans le flou.

LA VOITURE ASSOCIÉE AU FUTUR

Malgré un contexte économique tendu et le durcissement des réglementations, majoritairement, un monde sans voitures n’est pas envisagé.
Seulement 1 personne sur 5 estime que demain sa place sera moins importante qu’aujourd’hui, des opinions exprimées surtout en Europe, particulièrement par les Français (29 %).

Côté thuriféraires d’une voiture résiliente et omniprésente, on retrouve notre traditionnel quatuor associant Chine, États-Unis, Mexique et Turquie, les seuls pays où le sentiment que la voiture sera présente davantage demain dépasse les 50 %.(Fig. 17).

Fig. 17

UNE SOURCE DE PROGRÈS

Dans l’esprit des automobilistes, l’omnipotence automobile n’appartient pas seulement à un monde glorieux et ancien, mais se pare aussi de vertus qui la projettent naturellement dans le futur, notamment face au défi environnemental. Plus de 8 sur 10 d’entre eux nous disent que le progrès technologique fera émerger une voiture plus vertueuse. Un résultat qui ne peut qu’enchanter les constructeurs dont le discours clame que la solution est dans le progrès, non pas dans les règlementations restrictives. Cette foi dans un progrès démiurgique s’exprime particulièrement en Chine, au Mexique et en Turquie, et également au Portugal (Fig. 18).

Fig. 18

LA VOITURE ÉLECTRIQUE, SYMBOLE D’INNOVATION…

Et quoi de mieux que la voiture électrique pour concilier à la fois progrès vertueux et garantie de pouvoir circuler ? Près de 7 personnes sur 10 voient dans ce type de véhicule l’incarnation du progrès technologique. Cependant, cette moyenne cache des écarts prononcés entre les pays, rarement entrevus jusqu’alors dans cette étude, qui soulignent que la « solution électrique » est loin d’être une évidence pour tout le monde.

C’est naturellement dans les deux pays où la voiture électrique est la plus présente que cette assertion rencontre le plus grand nombre de suffrages :
88 % en Chine et en Norvège. Ils sont cependant devancés par une Turquie enthousiaste qui affiche 91 % d’avis favorables. À l’inverse de cet allant pro-électrique, plusieurs pays européens affichent une certaine réticence à croire en cette incarnation du progrès. L’Autriche et la France enregistrent ainsi deux fois moins de personnes favorables à ce sujet que dans les pays précédemment cités (Fig. 19).

Fig. 19

…MAIS LOIN D’ÊTRE UNE ÉVIDENCE

Cette « résistance » géographique à l’électricité se confirme lorsqu’on demande aux automobilistes de se projeter dans un futur automobile totalement électrique, les disparités étant à nouveau marquées. Les Autrichiens et les Français se montrent encore circonspects, avec moins de 4 personnes sur 10 à envisager un tel changement.
De façon générale, les pays européens ne sont pas totalement convaincus alors que les pays « émergents » comme la Turquie, le Mexique et la Chine envisagent résolument cette perspective (Fig. 20).

Le développement des méga-factories de batteries électriques, notamment en Europe, sera-t-il susceptible de changer la donne ?

Fig. 20

UNE CONQUÊTE QUI POURRAIT TARDER

Les voitures thermiques semblent avoir encore quelques belles années devant elles. Seulement 2 personnes interrogées sur 10 prédisent leur remplacement complet par les voitures électriques avant 5 ans. Pour 4 automobilistes sur 10, ceci n’interviendra même pas avant 15 ans, horizon fixé par l’Union européenne (Fig. 21). Une autre façon d’exprimer un réel scepticisme à ce sujet mais aussi un signe de leur clairvoyance pour intégrer le temps long propre au secteur automobile, tant en matière d’innovations que de renouvellement de gamme. Si cette fois les écarts entre pays sont moins prononcés, on retrouve globalement la segmentation qui a prévalu pour les deux items précédents.

Fig. 21

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