Bosch affirme pouvoir réduire la pollution des moteurs diesel
(AFP) – Le plus grand équipementier automobile mondial Bosch a affirmé mercredi pouvoir « diminuer drastiquement » les émissions des moteurs diesel grâce à une évolution « majeure », alors que l’avenir de cette motorisation paraît compromis en Europe.
« Cette nouvelle technologie peut résoudre le problème des oxydes d’azote (NOx) », des gaz associés à des troubles respiratoires et cardiovasculaires au coeur du scandale du « dieselgate » en Allemagne, affirme le groupe.
Dans son prototype, qui devrait équiper les nouvelles voitures d’ici deux ans, le catalyseur utilisé pour réduire les émissions est rapproché du moteur, et le logiciel de gestion de température a été amélioré, parmi de multiples ajustements.
« Nous voulons clore le débat sur la fin du diesel », a affirmé Volkmar Denner, PDG de Bosch: « le diesel a un avenir », a-t-il ajouté, à l’unisson des grands constructeurs allemands.
Les nouveaux moteurs « respectent les normes environnementales actuelles et futures » et n’émettent que 13 milligrammes de NOx par kilomètre lors d’un test en conditions réelles, contre 168 milligrammes autorisés aujourd’hui.
« Même lors de conduites en ville », moins favorables au fonctionnement des technologies de réduction des émissions de NOx, « les prototypes Bosch émettent 40 milligrammes de NOx par kilomètre », affirme le groupe.
Bosch assure même avoir réussi la quadrature du cercle du diesel, soit réduire les émissions de NOx sans faire grimper ceux de CO2: « comme les mesures de réduction du NOx ne changent pas la consommation de carburant, le diesel garde son avantage sur les émissions de CO2, et donc pour le climat et la consommation », écrit le groupe allemand.
– « Pas une révolution » –
Les chiffres d’émissions de NOx avancés par Bosch paraissent « crédibles », juge auprès de l’AFP Uwe Wagner, spécialiste de l’ingénierie des moteurs à l’institut technologique de Karlsruhe, même s’il souligne qu’il s’agit « de technologies existantes qui ont été améliorées » et non d’une « révolution ».
« Les voitures respectant aujourd’hui la limite des 168 milligrammes par kilomètre utilisent déjà les principaux éléments de la technologie décrite par Bosch », développe-t-il.
La nouvelle technologie ne pourra cependant pas être intégrée aux voitures diesel actuellement en circulation, ce qui limite de fait son impact à court terme sur la qualité de l’air.
Cette avancée paraît par ailleurs insuffisante pour ranimer l’appétit pour le diesel en Allemagne, estime de son côté Stefan Bratzel, directeur du Center of Automotive Management.
Cette motorisation souffre d’une mauvaise image auprès des Allemands depuis l’aveu en 2015 du constructeur allemand Volkswagen du trucage de 11 millions de ses voitures diesel pour masquer le niveau réel de leurs émissions d’oxydes d’azote.
Début 2018, les voitures diesel ne représentaient plus que 31,4% des ventes, contre encore 45% en début de l’année dernière.
(Crédits photo : THOMAS KIENZLE / AFP )