Le marché automobile américain en berne au premier trimestre
(AFP) – Le marché automobile américain a connu un premier trimestre en berne, les grands constructeurs enregistrant pour la plupart un recul de leurs ventes de nouvelles voitures.
De General Motors (GM) à Fiat Chrysler en passant par Toyota, la morosité a régné dans les états majors lors des trois premiers mois de l’année, marqués par une chute continue des ventes de voitures compactes (berlines et citadines), tandis que l’intérêt pour les grosses voitures (camionnettes à plateau ou pickups, crossovers et SUV ou 4X4 urbains) ne s’essouffle pas.
« L’industrie a eu un premier trimestre difficile mais, avec le printemps, on est confiant sur le fait que la demande va repartir d’autant que les indicateurs économiques, à l’instar des taux d’emprunt et du marché du travail, demeurent solides », a résumé Reid Bigland, responsable des ventes chez Fiat Chrysler.
GM, premier constructeur automobile américain, a écoulé 665.840 véhicules neufs, dont 80% sont des grosses voitures, au premier trimestre, en baisse de 7% sur un an.
Le groupe aux quatre marques (Chevrolet, Cadillac, Buick et GMC) explique que la production dans certaines de ses usines a été ralentie au premier trimestre en raison d’une transition entre modèles.
Ces problèmes temporaires devraient être réglés dans les prochains mois, ce qui est susceptible de relancer les ventes, d’autant que GM envisage également de doper ses capacités de production de pickups à Flint (Michigan, nord).
« Nous sommes optimistes pour ce qui est des pickups et anticipons un rebond des ventes pour le reste de l’année », affirme Kurt McNeil, responsable des ventes.
– L’électrique résiste –
Si le recul des ventes trimestrielles était également attendu chez Fiat Chrysler, le décrochage de Jeep est particulièrement surprenant car c’est cette marque qui tire les nouvelles immatriculations du groupe depuis bientôt une décennie.
Les ventes du groupe autour duquel circulent des rumeurs de fusion avec les français Renault ou Peugeot ont diminué de 3% sur un an, à 498.425 unités. Jeep, qui représente à elle seule 42,7% des ventes américaines de Fiat Chrysler, a vu ses immatriculations diminuer de 7%, principalement à cause de la Renegade (-26%), de la Compass (-14%) et de la Wrangler (-10%).
Les marques Chrysler (-32%) et Fiat (-45%) confirment le désamour pour les petites voitures aux Etats-Unis.
Ford, deuxième groupe automobile américain, prévoit de publier ses chiffres jeudi.
Les constructeurs étrangers n’échappent pas à la morosité, à l’instar de Toyota, dont les ventes trimestrielles ont baissé de 5%, à 543.714 unités.
Les ventes de voitures « propres » ont quelque peu résisté, la Chevrolet Bolt, 100% électrique, n’accusant qu’une baisse de 1,3% de ses nouvelles immatriculations.
Tesla, spécialiste des véhicules électriques, doit publier ses résultats d’ici mercredi.
Les analystes anticipent pour la plupart une baisse des ventes trimestrielles de 3 à 4,6%, à moins de 4 millions d’unités pour l’ensemble de l’industrie.
« On peut dire avec certitude que les ventes de nouvelles voitures ont atteint leur plafond. La question maintenant est de savoir quelle est la nouvelle norme », avance Jeremy Acevedo, chez Edmunds.com.
Le marché automobile américain fait face à des vents contraires: marché d’occasion saturé, taux d’intérêt au plus haut depuis quatre ans et hausse des prix des voitures du fait de la guerre commerciale qui a renchéri les coût des composants.
A ceci s’ajoutent « de faibles promotions (…) Donc les consommateurs n’ont aucune raison particulière pour acheter », avance Jonathan Smoke, économiste chez Cox Automotive.
(Crédits photo : STAN HONDA / AFP FILES / AFP )