L’évolution des parcs autos
Des situations très contrastées
Plus le niveau de richesse économique d’un pays est avancé, plus son taux d’équipement automobile est élevé, l’émergence de classes moyennes ayant permis la diffusion massive du produit automobile. Ainsi, aux deux extrêmes, on retrouve d’un côté les États-Unis, qui figurent parmi les pays les plus riches et motorisés, et de l’autre les pays en phase de décollage, comme la Chine, le Brésil, la Turquie et l’Afrique du Sud. Cependant, au-delà de la richesse économique, il est évident que d’autres facteurs comme la culture, le degré de développement des transports alternatifs, ou la géographie et la densité démographique d’un pays donné jouent un rôle important dans le niveau et la vitesse de motorisation.
Les zones développées proches de la saturation
Au Japon, la croissance est limitée par la configuration géographique, qui implique des problèmes de congestion liés à une forte densité.
Aux Etats-Unis, les grands espaces impliquent précisément le contraire. Ainsi, le pays est le n°1 des pays motorisés. Cependant, une certaine érosion de l’équipement apparaît.
En Europe, les situations sont diverses, alors que les niveaux de richesse sont relativement comparables : en Italie, l’auto fait partie intégrante de la culture, en Allemagne, la densité de population en zone urbaine est inférieure à la France, et le pays bénéficie d’une meilleure dynamique économique, la France bénéficie de transports publics efficaces, mais l’exode rural et le retour du périurbain équilibrent le phénomène, pendant qu’au Royaume-Uni, l’instauration de normes environnementales strictes (not. péage de Londres) stabilise le taux de motorisation.
Ailleurs, la motorisation explose !
En Pologne, l’ascension fulgurante de l’équipement est le symbole d’un pays en rattrapage. Le phénomène est accentué par l’entrée du pays dans l’Union européenne en 2004, l’importation massive de véhicules d’occasion en provenance d’Allemagne, et par l’architecture d’après-guerre des villes, caractérisée par de grandes avenues qui limitent les problèmes de congestion.
En Turquie et au Brésil ont vu une évolution de 40 à 50 % en 10 ans.
En Chine, les primo-accédants représentent 70 % des acheteurs d’automobiles neuves du pays ! Le taux de motorisation a été multiplié par 7 en 4 ans ! Cependant, il est très différent entre les mégalopoles côtières très encombrées et l’intérieur du pays, majoritairement privé d’autos.
L’Afrique du Sud s’est dotée d’un modèle d’urbanisme pensé autour de l’automobile, avec un développement exceptionnel des réseaux routiers.
2020 – Un nouvel ordre mondial !
À l’horizon 2020, on s’attend à une véritable métamorphose de la localisation des parcs automobiles : la Chine, dont le parc représente moins de 10 % du parc mondial en 2012, devrait ainsi doubler sa part de marché à l’horizon 2020 (+13% par an), tandis que l’Europe, les États-Unis et le Japon, qui représentent encore aujourd’hui plus de la moitié du parc mondial (53 %), ne pèseront plus que 42 % à l’horizon 2020.
Un parc vieillissant
L’âge du stock automobile en circulation indique une qualité de parc variable d’un pays à l’autre. En Europe, notamment, les disparités sont fortes et induites par la chute des marchés autos (Europe du Sud), l’échec des primes à la casse, l’importance des achats de sociétés (Royaume-Uni : les sociétés renouvellent souvent leur parc), l’entrée dans l’U.E. et l’importation de voitures d’occasion (Pologne). Ailleurs, la pénalisation des véhicules anciens au Japon stabilise le vieillissement ; les USA nous montrent quel avenir l’Europe se prépare sur le sujet ; et la Chine fait toujours figure d’exception !