L’auto et le budget des ménages
Transport, dépense variable
Le poste de consommation « transport » inclut les dépenses liées à l’achat de véhicules, à leur utilisation (carburant, entretien-réparation, parking…), mais aussi celles relatives aux services de transports collectifs courte et longue distance. Cette part ou coefficient budgétaire varie considérablement d’un pays à l’autre.
Les voitures neuves plus chères pour certains…
Selon le pays, l’effort à fournir pour s’offrir une voiture est plus ou moins important, essentiellement en fonction des revenus moyens et de l’utilisation. De plus, pour certains, comme l’Europe et le Japon, il existe des solutions pour réduire la part consacrée à l’achat de véhicules dans leur budget : report du renouvellement (rendu possible par la baisse des kilométrages et la fiabilité accrue des véhicules), achat de véhicules de gamme inférieure ou low-cost, mais aussi report vers le marché de seconde main.
Aux Etats-Unis, la part de l’achat automobile est plus importante que dans les précédents cités, car on y observe un net attrait pour des carrosseries de type pick-ups, généralement plus onéreuses.
Ce poste « achat auto » est bien plus important dans les pays émergents ou en transition. Par exemple, en Chine, la population des acheteurs automobiles consacre un peu plus de deux années de revenu à leur achat.
Les dépenses d’utilisation
Avec respectivement 11 et 10,3 % des dépenses de consommation réservées à l’utilisation des véhicules, la Chine et les États-Unis s’illustrent par des dépenses maximales. Ailleurs, les dépenses liées à l’utilisation automobile représentent entre 5 et 8,5 % de la consommation des ménages. Pour comprendre ces disparités, analysons les prix à la pompe et les kilométrages.
Prix des carburants
Les prix des carburants sont en moyenne moins élevés dans les zones émergentes ou en transition que dans les pays développés. Deux exceptions notables à cette règle : les Etats-Unis, où le prix à la pompe est le plus faible des 14 pays étudiés (11% de taxes vs. 56% en France), et la Turquie, où le prix à la pompe est le plus élevé (70% de taxes), et où la dépréciation de la livre turque par rapport au dollar (monnaie d’achat du pétrole en Turquie) est pénalisante ! On estime que, pour faire rouler un véhicule sur 100 kilomètres, le coût du carburant représente près de la moitié du revenu journalier moyen d’un Turc (6L/100 km).
Si les prix à la pompe sont relativement faibles dans les pays émergents, en particulier pour le Brésil, la Chine et l’Afrique du Sud, ils peuvent néanmoins représenter un effort financier significatif compte tenu des niveaux de revenu de ces pays. Ainsi, la Chine est en tête des pays les plus dépensiers sur le poste « utilisation ».
Kilométrage
Avec 18 343 kilomètres parcourus en moyenne annuelle en 2012, les Américains sont de loin les plus gros consommateurs de mobilité. Les États-Unis mis à part, la moyenne des kilométrages annuels se situe aux alentours de 13 000 kilomètres.
L’évolution des kilométrages fait apparaître une tendance à la rationalisation des usages automobiles : dans la quasi-totalité des pays pour lesquels nous disposons de données plus anciennes, les kilométrages ont baissé de façon plus ou moins prononcée.
Les transports collectifs
En Europe, c’est chez les ménages britanniques que l’on trouve la part la plus importante allouée aux services de transports collectifs. Et seuls les ménages chinois consacrent une part plus importante de leur budget aux services collectifs que les Britanniques. À l’inverse, aux États-Unis, les ménages dépensent peu en « services de transport ».