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Partie 1 - SUV, trois lettres qui divisent

Une source de critiques multiples

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Un véhicule jugé polluant… ou non

SUV & Porte Voix

S’il est un thème critique qui colle au SUV comme le bout de ruban adhésif aux doigts du capitaine Haddock cher à Hergé, c’est bien celui de la pollution. Et sur ce thème aussi, les oppositions entre non-possesseurs et possesseurs, de même qu’entre pays, sont marquées. 36 % des non‑possesseurs pensent qu’un SUV est plus polluant que tout autre type de véhicule alors que seulement 23 % des possesseurs sont d’accord avec cette affirmation (Fig 7). Et selon où l’on vit, les opinions sont encore plus tranchées. Comme fers de lance de cette critique environnementale, on retrouve les non-possesseurs allemands, britanniques, néerlandais et français, alors qu’une fois encore ceux des pays émergents font part d’une opinion différente. Chez les possesseurs, les points de vue sont également fortement divergents sans pour autant afficher la même partition géographique.

Les possesseurs de SUV néerlandais et sud‑africains sont ainsi les plus critiques (31 %) à l’inverse des Mexicains et des Turcs (11 % et 13 %).

Fig 7 – Perception de la pollution générée par les SUV

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Comparaison des pourcentages de personnes estimant que les SUV polluent davantage selon les pays et selon qu’elles possèdent ou non un SUV. L’infographie montre la part de répondants, dans 17 pays, qui estiment qu’un SUV pollue davantage qu’un autre type de véhicule. Deux catégories sont distinguées : – Possesseurs de SUV (barres bleu foncé) – Non-possesseurs de SUV (barres bleu clair) Sur la droite, une moyenne 17 pays indique : – 23 % des possesseurs de SUV pensent qu’un SUV pollue plus – 36 % des non-possesseurs de SUV pensent qu’un SUV pollue plus Par pays, les proportions sont : Afrique du Sud : 31 % / 38 % Allemagne : 24 % / 61 % Belgique : 25 % / 44 % Brésil : 19 % / 16 % Chine : 23 % / 39 % Espagne : 19 % / 25 % États-Unis : 29 % / 41 % France : 22 % / 47 % Italie : 28 % / 38 % Japon : 25 % / 27 % Mexique : 11 % / 15 % Norvège : 23 % / 39 % Pays-Bas : 31 % / 48 % Pologne : 24 % / 24 % Portugal : 18 % / 27 % Royaume-Uni : 26 % / 55 % Turquie : 13 % / 25 % Les non-possesseurs de SUV sont systématiquement plus nombreux à juger que les SUV polluent davantage. Source : L’Observatoire Cetelem de l’Automobile 2022

 Un véhicule sociétalement critiqué

La question environnementale est bien la pierre d’achoppement qui voit les pro ou anti SUV s’opposer.

Avec constance et régularité, le débat public se fait écho des critiques quis’abattent sur le SUV en la matière. Selon une étude d’octobre 2019 de l’Agence internationale de l’énergie, les SUV sont les deuxièmes contributeurs de l’augmentation des émissions de CO2 au niveau mondial depuis 2010, derrière la production d’électricité, précédant l’industrie lourde, le transport routier et l’aviation. Une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF) arrive aux mêmes conclusions.

Pour autant, il convient de nuancer ce résultat en fonction du type de SUV. L’impact d’un SUV américain, plus lourd, plus imposant, plus puissant et encore moins aérodynamique que son homologue européen, est beaucoup plus significatif. Il convient aussi de souligner que la croissance des ventes des SUV dans certains pays comme la France va de pair avec la diminution de celle des véhicules diesel. « L’électrification » croissante des gammes ainsi que le renforcement des contraintes environnementales participent d’une évolution vertueuse en matière de consommation énergétique à l’usage.
Mais cette question ne constitue pas le seul reproche qui fait du SUV un sujet qui divise. Sa taille et son encombrement posent souvent problèmes dans les villes où il est de plus en plus présent.

Les voies de circulation et les parkings sont ainsi sous-dimensionnés pour qu’il y trouve facilement sa place. Autre sujet de critique, sa nature accidentogène. Une étude d’AXA, réalisée en Suisse en août 2020, soulignait que plus la taille d’un SUV est importante, plus le risque d’accident est élevé. En 2018, aux États-Unis, la Governors Highway Safety Association soulignait que le développement important des light trucks augmentait la mortalité des piétons dans les accidents de la route.

Fig 8 – Évolution des émissions mondiales de CO₂ par secteur énergétique

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Montre l’évolution des émissions mondiales de CO₂ entre 2010 et 2018 par secteur, dont les SUV L’infographie présente l’évolution des émissions mondiales de CO₂ entre 2010 et 2018, ventilée par grands secteurs. Les valeurs indiquent des variations en millions de tonnes de CO₂ (MT CO₂). Données affichées : Énergie : +1405 MT CO₂ SUV : +544 MT CO₂ Industrie lourde : +365 MT CO₂ Transport routier : +311 MT CO₂ Transport aérien : +233 MT CO₂ Transport maritime : +80 MT CO₂ Autres voitures thermiques : -75 MT CO₂ Enseignement principal : Le secteur de l’énergie reste de loin le principal contributeur à l’augmentation des émissions. Les SUV constituent la deuxième source de croissance parmi les secteurs affichés, tandis que les autres voitures thermiques voient leurs émissions diminuer. Source : IEA.

Fig 9 – Émissions moyennes de CO₂ par segment automobile

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Compare les émissions moyennes de CO₂ des segments automobiles en Europe en 2019 L’infographie présente les émissions moyennes de CO₂ en grammes par kilomètre pour différents segments de véhicules en Europe en 2019. Données affichées : Voiture de sport : 196,1 g/km Berline de luxe (segment F) : 155,4 g/km Ludospace : 134,2 g/km SUV : 131,5 g/km Berline (segment E) : 131 g/km Monospace : 123,4 g/km Berline (segment D) : 117,9 g/km Compacte (segment C) : 115,3 g/km Compacte (segment B) : 109,2 g/km Citadine : 107,7 g/km Enseignement principal : Les voitures de sport sont les plus émettrices, tandis que les citadines sont les moins émettrices. Les SUV se situent dans la partie haute du classement mais ne constituent pas le segment le plus polluant. Source : JATO.
Présente six indicateurs clés sur la perception et l’usage des SUV par leurs possesseurs.L’infographie, intitulée « L’Essentiel », résume six données issues d’enquêtes sur les possesseurs et non-possesseurs de SUV. Elle est structurée en six encadrés : – 45 % des possesseurs de SUV se trompent sur la nature de leur véhicule, contre 5 % des non-possesseurs. – 8 possesseurs de SUV sur 10 apprécient le rapport qualité-prix. – 6 possesseurs de SUV sur 10 hors Europe circulent principalement en ville et en environnement urbain. – 1 possesseur sur 2 estime que les critiques adressées aux SUV sont justifiées, contre 2 non-possesseurs sur 3. – 23 % des possesseurs considèrent leur SUV plus polluant que les autres véhicules, contre 36 % des non-possesseurs. – 4 non-possesseurs sur 10 jugent que les acheteurs de SUV suivent une mode. Enseignement principal : la perception des SUV diffère fortement entre possesseurs et non-possesseurs, notamment sur la nature du véhicule, sa pollution et la légitimité des critiques.
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