Nouvelle année, nouveau budget, le moral économique des Français
Le premier volet d’enquête se focalise sur le moral économique des Français et les nouvelles dynamiques de gestion du budget pour l’année qui commence. Dans un contexte de tensions politiques et de mécontentement global trouvant son origine dans un pouvoir d’achat déclaré insuffisant, et tandis que le prélèvement à la source entre en application, comment les consommateurs français envisagent-ils 2019 ?
2 Français sur 3 ont rencontré des difficultés de budget en 2018
- Un bilan économique 2018 mitigé pour les consommateurs qui se disent très prudents pour 2019.
- Ils plébiscitent une consommation plus responsable : plus locale, moins vorace, y compris en viande !
- Pour les Français, le prélèvement à la source est une bonne mesure… qui n’impactera pas leur budget.
Les principaux enseignements de l’étude
- Un bilan économique difficile pour 2018
Près de 2 Français sur 3 (62%) déclarent avoir éprouvé des difficultés à équilibrer leur budget en 2018. Parmi eux, 16% affirment que cela a été très difficile. Ce chiffre s’accroît pour les catégories populaires (68%), les zones rurales (69%) et les femmes (71%). Et la tendance n’est pas à l’amélioration : 57% des sondés estiment qu’équilibrer leur budget a été plus difficile que les années précédentes, lorsque 34% n’ont constaté aucune évolution notable. Concrètement, 65% ont renoncé à se faire plaisir dans leurs achats, 71% ont eu du mal à financer certains projets, et les 3/4 de la population (76%) à mettre de l’argent de côté. Concernant le reste à vivre, c’est-à-dire le montant restant à leur disposition une fois effectuées les dépenses contraintes — loyers, courses alimentaires, transports, etc., ils sont 62% à estimer que ce reste à vivre a diminué en 2018. Plus de la moitié (53%) s’attendent à ce que cette évolution défavorable se poursuive.
- Un pessimisme pour 2019 répercuté sur les projets des ménages
Les Français s’attendent en effet à une année 2019 toujours compliquée en ce qui concerne leurs finances personnelles. La moitié d’entre eux croient qu’il sera plus difficile qu’en 2018 de se faire plaisir dans leurs achats (50%), financer les projets qu’ils envisagent (50%), ou épargner (51%). Ils déclarent d’ailleurs à l’unisson commencer l’année en faisant attention à leurs dépenses. Qu’il s’agisse d’acquérir des équipements technologiques (91% y consacreront un budget identique ou inférieur à 2018), d’effectuer des activités de loisirs (87%) ou simplement de partir en vacances (86%), les Français comptent rester prudents cette année. Point positif toutefois, les plus jeunes (moins de 35 ans), moins pessimistes dans l’ensemble, affichent des velléités d’investissements supérieurs à la moyenne pour ces types de projets.
- Les Français plébiscitent une consommation plus responsable
Dans ce contexte de scepticisme ambiant, les Français plébiscitent un autre mode de consommation. 74% d’entre eux déclarent vouloir consommer davantage de produits locaux, 73% vouloir limiter leur consommation de produits transformés. Ils sont plus des deux tiers (71%) à prévoir de réduire leur consommation d’énergie, plus de la moitié des personnes intérrogées (57%) prévoient de manger moins de viande, autant d’engagements qui répondent à la fois à la volonté d’encourager une meilleure protection de l’environnement et à la possibilité de réaliser des économies. Dans le domaine essentiel des transports, au coeur de l’actualité de ces derniers mois, 50% des consommateurs indiquent envisager des moyens de locomotion plus éco-responsables –marche, vélo, trottinettes, etc. – et 44% avoir plus fréquemment recours aux transports en commun. Dans l’ensemble, leurs réponses traduisent une volonté accrue de la part des Français d’adapter leur comportement en matière de consommation aux enjeux sociétaux.
- Le prélèvement à la source, une mesure bienvenue…
Tandis que les contribuables à l’impôt sur le revenu verront pour la première fois l’impôt prélevé sur leur salaire dès janvier 2019, la majorité d’entre eux estiment qu’il s’agit, pour eux-mêmes, d’une bonne mesure (54%). Ils en soulignent notamment les effets positifs : simplification du système, prélèvement plus pratique, paiement facilité, etc., malgré la subsistance de quelques doutes et la crainte d’erreurs lors des nouveaux calculs. Si près d’un Français sur quatre (24%) considère qu’il s’agit d’une mauvaise idée, ce qui peut être expliqué au moins en partie par une certaine inquiétude vis-à-vis du changement : ceux qui avaient l’habitude d’ d’effectuer leur déclaration par formulaire papier étant plus nombreux à se montrer réticents (38%).
- …qui n’impactera pas outre mesure la gestion du budget
Les contribuables envisagent la mise en place du prélèvement à la source de manière douce. La majorité d’entre eux considèrent ce changement comme une transition vers un modèle plus simple de prélèvement des impôts (60%), qui ne changera pas fondamentalement la gestion de leur budget au quotidien (63%), et qui est susceptible de les soulager d’un certain stress, lié au respect des dates limites de déclaration ou aux lourdes dépenses à effectuer au moment du règlement (56%). Bien qu’une partie non négligeable des sondés redoutent une baisse de leur pouvoir d’achat suite à cette réforme (29%, et jusqu’à 38% dans les catégories populaires), la majorité des Français (65%) estiment que le prélèvement à la source ne l’impactera pas au jour le jour.