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3 / 3 Coronavirus : d'aujourd'hui au premier jour de la vie d'après

Déconfinés, pour quelles perspectives ?

santé
juin 2020
Après avoir dressé le portrait de la vie des Français sous le confinement, tant du point de vue de leurs nouvelles habitudes que des représentations, inquiétudes et doutes qui les ont traversés durant cette période, les zOOms de l’Observatoire Cetelem dressent le bilan de cette période inédite, et tentent d’esquisser des perspectives pour demain. Tandis que le confinement appartient désormais pratiquement au passé, que la situation sanitaire s’apaise en France, comment les Français abordent-ils le « nouveau monde » ? comment souhaitent-ils réorganiser leur vie, — et leur consommation ?

Les principaux enseignements à retenir

1- Vécu du confinement : un sentiment positif partagé à 80% par les Français 

Les Français ont démontré une forme d’adaptabilité, voire de résilience face à l’épreuve du confinement. Au début du confinement une majorité (58%) déclarait l’aborder avec sérénité (cf. 1ère enquête) mais ils étaient nombreux (87%) à redouter qu’il dure… Rétrospectivement, seulement 20% disent l’avoir mal vécu contre 33% en début de confinement.
Spontanément, les Français expriment que cette période a été du temps libéré, un moment de respiration pour faire des choses qu’ils n’avaient pas forcément le temps ou le loisir de faire : cuisiner, bricoler, jardiner, consacrer plus de temps à sa cellule familiale mais aussi à soi.

2- L’inquiétude face à la crise économique prend le dessus sur celle de la crise sanitaire sans l’effacer pour autant totalement.

Près de 8 Français sur 10 (78%) pensent que la crise économique est devant tandis que la crise sanitaire serait derrière pour 65% d’entre eux. A noter que les -de 35 ans sont sensiblement moins optimistes avec 44% qui continuent à penser qu’elle est encore devant nous (contre 35% en moy.)

– On remarque un décalage entre l’inquiétude éprouvée pour la situation économique de la France (86%), l’avenir de la France (82%) et même de l’Europe (75%) et celle de sa propre situation ou de ses proches (67%). Un niveau quasi identique concernant la crainte pour son pouvoir d’achat se situant à 65%. L’inquiétude par rapport à son emploi progresse (+3 pts) se situant à 52% et jusqu’à 62% chez les actifs au chômage, total ou partiel.

  • Les signes d’une peur diffuse mais persistante d’une reprise de l’épidémie.
    – Le niveau d’inquiétude pour la santé de ses proches (70%) et pour sa propre santé (53%) reste élevé.
    – Une majorité de Français (53%) redoute un retour massif de l’épidémie. Encore plus marqué chez les femmes et les catégories populaires (58%).

3- Ce qui se dessine en termes de pratiques et intentions post confinement

  • La phase 2 du déconfinement amorce une reprise des activités avec : 
    Une prime à la proximité : la priorité est de retrouver des interactions sociales en voyant ses proches. Et des vacances envisagées plutôt en France qu’à l’étranger (59% vs 31%).
    – Une consommation fléchée sur le besoin de se faire plaisir et du bien centrée sur le soin (44% ont déjà effectué) et les loisirs (32% ont déjà acheté des produits de loisirs).
    Si les Français montrent une aptitude à plus se projeter qu’en période de confinement (+20 points par rapport à avril), il n’en reste pas moins que la prudence reste de mise comme le montre le niveau élevé des intentions d’épargne à 77% (-3pts).
  • Le confinement a été source de nouvelles habitudes de vie et de consommation, qu’aujourd’hui 77% déclarent vouloir conserver et encore davantage chez les plus jeunes (88% chez les moins de 35 ans ; 82% chez les 35-49 ans). Parmi celles-ci :
    En premier lieu, le souhait de porter une attention plus grande à ses proches (famille, amis) : +52%.
    – La volonté pour 43% de consommer plus de produits « Made in France » ou locaux quitte à ce qu’ils soient plus chers qui s’inscrit dans le mouvement d’une consommation plus responsable, mieux mais moins, déjà bien installée.
    – La propension à la digitalisation. Le succès du Drive et click& collect observé pendant le confinement est une habitude qui va probablement perdurer. ¼ des Français (25%) déclarent vouloir plus utiliser ce mode d’achat.
    L’intentions d’utiliser les transports en commun :  45% déclarent vouloir moins les utiliser, plus au profit des mobilités douces (+27%) que de l’usage de la voiture (seulement + 18% contre 27% pour une utilisation moindre)

4- En conclusion : incertitude et attentisme de mise

  • Parenthèse vs rupture
    Si en début de confinement (J+7), les Français envisageaient la période de confinement d’avantage comme une parenthèse que comme une véritable rupture (57% vs 43%), la tendance s’est inversée en bout de course (53% vs 47%). A noter quand même une décélération sur l’appréciation « rupture » par rapport à mi-parcours.
  • Sentiment majoritaire (67%) que la vie d’après ne sera pas tout à fait celle d’avant.
    Les changements toucheront principalement sa façon de consommer (52%) et de travailler (55%). En revanche, le souhait de retrouver les modes d’interactions sociales de la vie d’avant est certain (66%).
  • Une année 2020 en mode pause… mais instructive
    Un sentiment partagé par 7 Français sur 10 (68%) d’avoir dû mettre ses projets entre parenthèse.  Avec un impact direct sur son budget et la possibilité de faire des économies (56%). Moins de projets, c’est de fait une année qui s’annonce plus ennuyeuse que la normale surtout pour les plus jeunes (63% vs 53% en moy.). Mais 2020 est aussi vue positivement comme un temps pour réfléchir à sa consommation par 66% des Français.
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