Déconfinés, pour quelles perspectives ?
Les principaux enseignements à retenir
1- Vécu du confinement : un sentiment positif partagé à 80% par les Français
Les Français ont démontré une forme d’adaptabilité, voire de résilience face à l’épreuve du confinement. Au début du confinement une majorité (58%) déclarait l’aborder avec sérénité (cf. 1ère enquête) mais ils étaient nombreux (87%) à redouter qu’il dure… Rétrospectivement, seulement 20% disent l’avoir mal vécu contre 33% en début de confinement.
Spontanément, les Français expriment que cette période a été du temps libéré, un moment de respiration pour faire des choses qu’ils n’avaient pas forcément le temps ou le loisir de faire : cuisiner, bricoler, jardiner, consacrer plus de temps à sa cellule familiale mais aussi à soi.
2- L’inquiétude face à la crise économique prend le dessus sur celle de la crise sanitaire sans l’effacer pour autant totalement.
– Près de 8 Français sur 10 (78%) pensent que la crise économique est devant tandis que la crise sanitaire serait derrière pour 65% d’entre eux. A noter que les -de 35 ans sont sensiblement moins optimistes avec 44% qui continuent à penser qu’elle est encore devant nous (contre 35% en moy.)
– On remarque un décalage entre l’inquiétude éprouvée pour la situation économique de la France (86%), l’avenir de la France (82%) et même de l’Europe (75%) et celle de sa propre situation ou de ses proches (67%). Un niveau quasi identique concernant la crainte pour son pouvoir d’achat se situant à 65%. L’inquiétude par rapport à son emploi progresse (+3 pts) se situant à 52% et jusqu’à 62% chez les actifs au chômage, total ou partiel.
- Les signes d’une peur diffuse mais persistante d’une reprise de l’épidémie.
– Le niveau d’inquiétude pour la santé de ses proches (70%) et pour sa propre santé (53%) reste élevé.
– Une majorité de Français (53%) redoute un retour massif de l’épidémie. Encore plus marqué chez les femmes et les catégories populaires (58%).
3- Ce qui se dessine en termes de pratiques et intentions post confinement
- La phase 2 du déconfinement amorce une reprise des activités avec :
– Une prime à la proximité : la priorité est de retrouver des interactions sociales en voyant ses proches. Et des vacances envisagées plutôt en France qu’à l’étranger (59% vs 31%).
– Une consommation fléchée sur le besoin de se faire plaisir et du bien centrée sur le soin (44% ont déjà effectué) et les loisirs (32% ont déjà acheté des produits de loisirs).
Si les Français montrent une aptitude à plus se projeter qu’en période de confinement (+20 points par rapport à avril), il n’en reste pas moins que la prudence reste de mise comme le montre le niveau élevé des intentions d’épargne à 77% (-3pts). - Le confinement a été source de nouvelles habitudes de vie et de consommation, qu’aujourd’hui 77% déclarent vouloir conserver et encore davantage chez les plus jeunes (88% chez les moins de 35 ans ; 82% chez les 35-49 ans). Parmi celles-ci :
– En premier lieu, le souhait de porter une attention plus grande à ses proches (famille, amis) : +52%.
– La volonté pour 43% de consommer plus de produits « Made in France » ou locaux quitte à ce qu’ils soient plus chers qui s’inscrit dans le mouvement d’une consommation plus responsable, mieux mais moins, déjà bien installée.
– La propension à la digitalisation. Le succès du Drive et click& collect observé pendant le confinement est une habitude qui va probablement perdurer. ¼ des Français (25%) déclarent vouloir plus utiliser ce mode d’achat.
– L’intentions d’utiliser les transports en commun : 45% déclarent vouloir moins les utiliser, plus au profit des mobilités douces (+27%) que de l’usage de la voiture (seulement + 18% contre 27% pour une utilisation moindre)
4- En conclusion : incertitude et attentisme de mise
- Parenthèse vs rupture
Si en début de confinement (J+7), les Français envisageaient la période de confinement d’avantage comme une parenthèse que comme une véritable rupture (57% vs 43%), la tendance s’est inversée en bout de course (53% vs 47%). A noter quand même une décélération sur l’appréciation « rupture » par rapport à mi-parcours. - Sentiment majoritaire (67%) que la vie d’après ne sera pas tout à fait celle d’avant.
Les changements toucheront principalement sa façon de consommer (52%) et de travailler (55%). En revanche, le souhait de retrouver les modes d’interactions sociales de la vie d’avant est certain (66%). - Une année 2020 en mode pause… mais instructive
Un sentiment partagé par 7 Français sur 10 (68%) d’avoir dû mettre ses projets entre parenthèse. Avec un impact direct sur son budget et la possibilité de faire des économies (56%). Moins de projets, c’est de fait une année qui s’annonce plus ennuyeuse que la normale surtout pour les plus jeunes (63% vs 53% en moy.). Mais 2020 est aussi vue positivement comme un temps pour réfléchir à sa consommation par 66% des Français.